La présente étude s’intéresse aux effets de l’endettement des ménages canadiens sur les inégalités de patrimoine de 1999 à 2012. Elle s’inscrit au cœur même de tout ce débat sur l’endettement des ménages qui oppose ceux qui voient la hausse d’endettement comme une détérioration de la situation financière des ménages et ceux qui soutiennent que les ménages demeurent tout à fait solvables. Reconnaissant d’emblée que l’endettement est un phénomène qui est situé à l’intersection du marché du travail et du marché financier, nous dégageons les effets de l’endettement sur les inégalités de patrimoine à deux échelles : i) la distribution de patrimoine; et ii) les classes socioéconomiques. Cela est accompli notamment par une étude approfondie des deux principales composantes du patrimoine – les actifs et les passifs – que nous avons décomposées selon une classification que nous avons élaborée. L’étude des finances des ménages selon la stratification sociale permet d’expliquer exactement ce que l’explication principale de l’endettement des ménages, l’hypothèse des cycles de vie de Modigliani, ne peut pas : la hausse spectaculaire d’endettement des ménages canadiens de 1999 à 2012. L'étude de l'endettement par le prisme des inégalités sociales permet de mettre en évidence un fait jusqu'ici peu souligné : les inégalités de patrimoine reflètent forcément des différences marquées des capacités d'emprunt. Les résultats indiquent que la hausse d’endettement que nous avons observée de 1999 à 2012, aussi remarquable soit-elle, n’est pas due à la détérioration généralisée de la situation financière des ménages, mais, au contraire, à la croissance des inégalités de patrimoine à l’échelle des classes socioéconomiques. Les résultats nous invitent à concevoir le crédit à la fois comme une facette de l’épargne moderne, un facteur d’inégalité et une forme d’exclusion sociale. / The present study is on the effects of household debt on wealth inequality in Canada from 1999 to 2012. It aims to contribute to the debate that is currently taking place between two camps, those who view rising household debt as the deterioration of household finances, and those who argue that the level of household debt remains serviceable. Recognizing household debt as a phenomenon situated at the intersection of the labour market and the financial market, we sought to determine its effects on household wealth at two levels of analysis: i) the wealth distribution; and ii) socioeconomic classes. This was accomplished notably by a detailed analysis of the two principal components of wealth (assets and debts), which were decomposed according to an original classification of financial categories. The study of household finances from a stratification perspective allows us to explain precisely what the principal explanation of household debt, the lifecycle hypothesis, cannot: the reasons why the rise in household debt between 1999 and 2012 was so spectacular. The study of household debt through the prism of social inequality allows us to highlight a fact that is rarely acknowledged: wealth inequality reflects important differences in borrowing capacities. The results show that the rise in household debt observed between 1999 and 2012, as remarkable as it was, did not lead to the deterioration of household finances, but it did lead to an increase in wealth inequality between socioeconomic classes. These results invite us to view credit as a facet of modern household savings, a leading factor of inequality and a form of social exclusion.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/28154 |
Date | 24 April 2018 |
Creators | Lizotte, Mathieu |
Contributors | Langlois, Simon, Fleury, Charles |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xxiv, 298 pages), application/pdf |
Coverage | Canada, 21e siècle |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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