This thesis brings to light the women of the Kalbeliya community, a caste of snake charmers from Rajasthan. Since this practice has been deemed illegal in India since 1972, Kalbeliyas have found an alternative by replacing snakes with dancing women. Increasingly popular in Rajasthan, this practice called Kalbeliya dance or cobra dance, involves the presence of women dressed as cobras on stage, performing gestures directly inspired from the dangerous reptile. On stage, they are generally accompanied by professional musicians from various Muslim communities of the region.
Since the creation of this dance, fewer and fewer men participate to their family’s economy. In fact, it is their dancing wives who become the sole provider of the household. This situation is at the very least unusual considering that Kalbeliya women – as are most women from the region of Rajasthan – practice purdah, a strict form of segregation of living spaces. This segregation is characterized by the dividing of the spaces allocated to women. It is usually expressed by an interdiction prohibiting women from leaving their home alone and without a veil as well as being prohibited from holding any form of remunerated employment. Consequently, the access to the public sphere is generally the jurisdiction of men, thus limiting the emergence of women in the cultural and economical spheres of the community. The objective of this thesis is therefore to demonstrate how the cobra dance participates in transforming the gender dynamics of the Kalbeliyas. Starting from the assumption that the purdah somehow forms the cornerstone of feminine ideals in the region of Rajasthan, this thesis will demonstrate that the dance infringes on several codes of conduct on many levels, as well as on the expectations of men and women and so, it contributes to transforming the gender dynamics within the community. A sub-objective of this thesis will be the discussion of concrete gains that women may obtain through dance. These gains can be observed especially in the capabilities, agencies and the living standards of these dancing women.
This thesis is based on two field trips in India: a preliminary field trip (2013/2014) and another that occurred in 2017/2018, adding up to more than one year of research in Rajasthan. Established on participatory action research and collaborative anthropology, the methods recommended to obtain data are mainly participant observation as well as the gathering of semi-structured interviews, life stories and lifelines.
Through an intersectional analysis of gender roles, this research will show that these cobra women embody a liminal role in which they must both infringe and respect the gender norms in effect in the region. Hence, the cobra dance allows the infringement of many codes of conduct associated with women in northern India. This thesis will demonstrate that these infringements are involved in normalizing certain changes in the gender dynamics. Following the completion of this study, it will be possible to see the advantages and inconveniences of the dancing in the daily lives of the women who practice cobra dancing. If in certain cases the dance can create more vulnerability to the dancers, we will see that it also offers considerable and multiple opportunities of agency. However, it will be shown that these gains are not without risks and that they remain fragile; they may be easily revoked, perhaps disappear due to different factors that will be clarified in this study. This thesis will thus bring to light the strategies of negotiation that these women use through their role as dancers to carry out their personal projects, their family duties and even, improve their living standards. / Cette thèse porte sur les femmes de la communauté Kalbeliya, une caste de charmeurs de cobras du Rajasthan. Cette pratique étant désormais illégale en Inde depuis 1972, les Kalbeliya ont contourné cette réalité juridique en remplaçant le serpent par une femme danseuse. De plus en plus populaire au Rajasthan, cette pratique nommée danse Kalbeliya ou danse cobra implique la présence de femmes sur scène parées en cobra et exécutant une gestuelle directement inspirée du dangereux reptile. Lors des concerts, elles sont désormais généralement accompagnées de musiciens professionnels issus de différentes communautés musulmanes de la région.
Depuis l’avènement de la danse, de moins en moins d’hommes participent à l’économie de leur famille. En effet, ce sont plutôt leurs femmes danseuses qui deviennent les uniques pourvoyeuses du foyer. Cette situation est pour le moins inusitée considérant que les femmes Kalbeliya — comme la majorité des femmes de la région du Rajasthan — pratiquent la purdah, une forme stricte de ségrégation des espaces de vie. Cette ségrégation est caractérisée par une division des espaces accordés aux femmes et s’exprime habituellement par une interdiction de sortir de la maison seule et non voilée ainsi que par l’impossibilité d’avoir un emploi rémunéré. De ce fait, l’accès à la sphère publique est généralement l’apanage des hommes, limitant ainsi l’émergence des femmes dans les sphères culturelles et économiques de la communauté. Cette thèse aura donc pour objectif de démontrer comment la danse cobra participe à transformer les dynamiques de genre chez les Kalbeliya. En prenant comme prémisse que la purdah constitue en quelque sorte le socle de la construction des idéaux de la féminité dans la région du Rajasthan, cette thèse démontrera que la danse transgresse à plusieurs égards de nombreux codes de conduites et d’attentes associés aux hommes et aux femmes et donc, qu’elle contribue à transformer les dynamiques de genre à l’intérieur de la communauté. Cette thèse aura aussi comme sous-objectif de discuter des gains concrets que les femmes peuvent obtenir à travers la danse. Ces gains peuvent s’observer plus particulièrement chez ces femmes danseuses à travers leurs capabilités, agentivités ainsi que dans leurs conditions de vie.
Cette thèse est basée sur deux terrains en Inde : un préliminaire (2013/14) et un autre qui a eu lieu en 2017/18, totalisant en tout plus d’un an de recherche au Rajasthan. Ancrées dans la recherche-action participative et l’anthropologie collaborative, les méthodes préconisées à l’obtention des données sont principalement l’observation participante ainsi que la collecte d’entretiens semi-dirigés, de récits et de lignes de vie.
À travers une analyse intersectionnelle des rôles de genre, cette recherche démontrera que ces femmes cobra habitent un rôle liminaire dans lequel elles doivent à la fois transgresser et respecter les normes de genre en vigueur dans la région. De ce fait, la danse cobra permet la transgression de nombreux codes de conduite associés aux femmes en Inde du Nord. Cette thèse démontrera que ces transgressions participent à normaliser certains changements dans les dynamiques de genre. Au terme de cette étude, il sera possible de voir les avantages et les inconvénients de la danse dans le quotidien de ces femmes qui pratiquent la danse cobra. Si dans certains cas, elle vulnérabilise davantage les danseuses, on verra qu’elle offre aussi de considérables et de multiples possibilités d’agentivité. Toutefois, il sera démonté que ces gains ne se font pas sans risques et qu’ils demeurent fragiles ; ils peuvent leur être facilement révoqués, voire disparaître en raison de différents facteurs qui seront explicités dans cette étude. Cette thèse mettra donc en évidence les stratégies de négociation que ces femmes utilisent à travers le rôle de danseuse pour réaliser leurs projets personnels, leurs devoirs familiaux et même, améliorer leurs conditions de vie.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/26247 |
Date | 02 1900 |
Creators | Saulnier, Marianne-Sarah |
Contributors | Bates, Karine, White, Bob |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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