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Comportement d’évitement des congénères parasités chez le crapet-soleil (Lepomis gibbosus)

Les animaux infectés ont une odeur, une apparence, un comportement et/ou un son
différent de leurs congénères non infectés. Ces différences peuvent servir d'indices pour
reconnaître et éviter les individus infectés. Des études récentes montrent que les hôtes
potentiels peuvent utiliser les indices visuels et/ou chimiques pour éviter les individus
infectés et minimiser les risques d'infection. Par ailleurs, la prévalence d’un parasite dans
l’environnement peut influencer l’apprentissage ainsi que la force de sélection pour la
reconnaissance et l’évitement de ce parasite. Bien qu'il existe des preuves que les poissons
utilisent des comportements d’évitement pour réduire le risque d'infection, les mécanismes
sous-jacents restent peu connus. Nous avons examiné la capacité de deux populations (naïves
et expérimentées aux parasites) de crapets-soleil (Lepomis gibbosus) à distinguer les
congénères infectés par des vers parasites et les congénères non infectés (c.-à-d. expériences
de choix binaires) en utilisant séparément les indices visuels et chimiques. En présence
d’indices visuels, les crapets ont montré une forte préférence pour leurs congénères, quel que
soit le niveau d'infection, plutôt que d'être seuls. À l’inverse, les crapets évitaient leurs
congénères et restaient seuls en présence d’indices chimiques. Nous suggérons que les
indices visuels et chimiques ne sont pas redondants et que les crapets utilisent les deux pour
prendre des décisions sociales adéquates. Les poissons des deux populations n'ont montré
aucune préférence en présence d’indices visuels de congénères infectés et non infectés.
Cependant, en présence d’indices chimiques, il existait une grande variation en termes de
préférence : certains préférant les congénères non infectés et d'autres préférant les congénères
infectés. En moyenne, notre population naïve a évité les congénères infectés alors que notre
population expérimentée n'a montré aucune préférence, ce qui suggère une habituation aux
signaux d'infection dans la population expérimentée. Nous proposons que les crapets utilisent
des indices chimiques plutôt que visuels pour discriminer leurs congénères infectés et non
infectés. Notre étude souligne l'importance de prendre en compte différents indices sensoriels
ainsi que la charge parasitaire lors de l'étude des comportements d'évitement et de formation
de bancs. Ceci est particulièrement important sachant que l'environnement chimique et visuel
ainsi que l'abondance des parasites sont modifiés par les changements globaux tel que les
pluies acides, le brunissement et l’eutrophisation des écosystèmes d’eau douce. / Infected animals smell, look, behave and/or sound different from uninfected conspecifics.
These differences can serve as cues used to recognize and avoid infected individuals. Recent studies
show that visual and/or chemical cues of infected individuals can be used by potential hosts to
modify their movement behaviours and minimize risks of infection. Furthermore, the prevalence
of a parasite in the environment can influence learning and the strength of selection for parasite
recognition and avoidance. Although there is some evidence that fishes use prophylactic behaviours
to reduce infection risk, the underlying mechanisms remain unknown. We investigated the ability
of two populations (naive and experienced to parasites) of wild caught pumpkinseed sunfish
(Lepomis gibbosus) in distinguishing between conspecifics infected with parasitic worms versus
uninfected individuals (i.e. binary choice experiments) using visual and chemical cues separately.
Pumpkinseeds showed a strong preference for conspecifics, regardless of their infection level, over
being alone when given visual cues but avoided conspecifics and remained alone when given
chemical cues. We suggest that visual and chemical cues are not redundant, and that pumpkinseeds
use both to make relevant social decisions. Fish of both populations did not show any preferences
when given visual cues of infected and uninfected conspecifics. However, in the presence of
chemical cues, there was a great variation in terms of preference: some preferring uninfected
conspecifics while others preferring the infected ones. On average, our naive population avoided
infected conspecifics whereas our experienced one did not show any preferences, suggesting
habituation to infection cues in the experienced population. We propose that pumpkinseeds use
chemical rather than visual cues to discriminate between infected and uninfected conspecifics and
make a shoaling decision. Our study highlights the importance of considering different sensory
cues as well as parasite load when studying avoidance and shoaling behaviours. This is particularly
important in a time of modifying chemical and visual environment as well as parasites abundance
through global change such as acid rain, browning and eutrophication of freshwater ecosystems.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/33453
Date02 1900
CreatorsCôté, Ariane
ContributorsBinning, Sandra Ann
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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