Ma thèse traite de la sociologie britannique au XXe siècle (1904-2014). Comment expliquer que pendant longtemps, il n’y ait pas eu de sociologie en Grande Bretagne et qu’elle apparaisse si tardivement au XXe siècle ? L’apport principal de mon travail est de montrer qu’une discipline se construit à deux niveaux : d’un côté des institutions, de l’autre une identité. Si les britanniques ont disposé des premières très tôt, ils n’ont pas réussi à construire la seconde avant les années 1960. La sociologie est donc largement restée une « affaire d’amateurs ». La faiblesse et l’oubli historiographique dont souffre la sociologie britannique tient dans ce simple constat, qui n’a pas grand-chose à voir avec un échec intellectuel (Soffer, 1982 ; Goldman, 1987) comme on le croit souvent. Le fil rouge de ma thèse est donc la question de l’identité des sociologues. L’absence de frontières disciplinaires claires en sciences sociales avant les années 60 a fait que la sociologie britannique est longtemps restée insulaire. Cela explique qu’il faille la chercher, notamment hors des universités, pour la (re)trouver. Ma thèse apporte donc une pierre à l’édifice historique de la sociologie mais elle peut aussi aider les britanniques à s’affirmer comme ce qu’ils sont, une grande nation avec une sociologie originale qui mérite d'être au panthéon des grandes disciplines. C’est tout le problème du « complexe d’infériorité » qui domine les sociologues britanniques jusqu’à nos jours, alors même que la sociologie y est florissante. Il lui reste à gagner, toujours, en légitimité – à la fois sociale et scientifique. » Enfin cette thèse utilise des archives inédites des universités, du Parlement et des sources primaires ainsi que N=11 entretiens et une base de données de N=1 565 articles sociologiques pour montrer à quel point la sociologie britannique contemporaine est l’égal d’autres grands sociologies occidentales désormais. / This dissertation seeks to explain the peculiar development of British sociology in the 20th century (1904-2014). Why did it take it so long to emerge? Is it true to say that there is such things as “a British tradition in sociology?”. This thesis argues that British sociologists had institutions very early on, but lacked a coherent and cogent definition of themselves. In other words, British sociologists had institutions but no identity. This impacted on the definition of a discipline in universities, and thus its lack of recognition among academics. We therefore explore the long-running trend of “extra-mural” sociology and show how important it was for the post-WWII discipline, when the professionalisation of sociologists started as a process. It remains that British sociology was mostly insular and “parochial” for most of the twentieth century. However, our last chapter shows that British sociologists are coming to terms with the current intellectual situation in the world. British sociology has never been so lively and is on a par with all the other “grand sociologies” in the western World nowadays. But they need to realise that. To argue that sociologists lacked a definition of their discipline and still suffer from an “inferiority complex” both socially and intellectually, we use previously unused archives from universities and the Parliament, printed sociological sources such as journals, novels and newspapers as well as interviews with N=11 contemporary British sociologists and a database of N=1565 recent articles in sociology.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014BORD0413 |
Date | 12 December 2014 |
Creators | Rocquin, Baudry |
Contributors | Bordeaux, Cuin, Charles-Henry |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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