Return to search

L’impossible alternance politique au Togo de 1990 à 2020 : institutions, idées et intérêts dans la reproduction du pouvoir

Comment expliquer la non-alternance politique au Togo nonobstant plus de trente années de tentatives de démocratisation ? Pourquoi le régime togolais inscrit son jeu politique dans une posture de conservation du pouvoir et sa reproduction ? À travers une démarche heuristique, cette thèse de six chapitres, apporte des réponses à ces questions qui font du Togo un cas exceptionnel et déviant en matière d’alternance politique. En se basant sur des pistes d’explications formulées à partir d’une revue de la littérature (chapitre 1), la thèse mobilise des variables multicausales et interdépendantes afin d’expliquer l’exceptionnalisme du cas togolais. La complexité de la problématique de l’alternance au Togo a été ainsi analysée par l’entremise de trois néo-institutionnalismes : le néo-institutionnalisme historique (les institutions), sociologique (les idées) et celui du choix rationnel (les intérêts) (Chapitre 2). Ce cadrage théorique a été opérationnalisé à l’aide d’une méthodologie qualitative basée principalement sur des entrevues semi-dirigées (chapitre 3). Il ressort des analyses que ces trois variables institutionnelles ont, de manière complémentaire, un pouvoir explicatif pour comprendre la dynamique de reproduction du pouvoir au Togo. Cette complémentarité s’explique par le fait qu’aucune des trois approches théoriques ne permet de cerner toute la complexité de ce phénomène politique. Ainsi, il faut souligner d’abord que les « institutions » (chapitre 4) et ses axes d’analyse (le soutien de la France, le poids de l’armée, les mascarades électorales, la non-application des accords/lois, la violation des droits de l’Homme) ont permis de comprendre de manière significative le « comment » de la reproduction du pouvoir. Ensuite, la variable idéationnelle (chapitre 5) et ses sous-variables (le clivage Nord/Sud, les considérations ethnorégionales) et les « intérêts » (chapitre 6) qui sont analysés à partir des agissements radicaux et vindicatifs de l’opposition, la guerre de leadership et l’insuffisance des ressources, ont permis de mieux appréhender non seulement le « comment », mais aussi le « pourquoi » de la conservation du pouvoir. La pertinence de ce cas déviant est liée au fait que ses conclusions constituent une base scientifique qui pourra élucider des études sur l’autoritarisme dans les pays comme le Cameroun, le Congo, le Gabon et le Tchad, et celles portant par exemple sur les reculs de la démocratie au Bénin et au Sénégal. / How can the lack of political alternation in Togo be explained despite more than thirty years of attempts at democratization? Why does the Togolese regime pursue a political strategy focused on the preservation and reproduction of power? Through a heuristic approach, this thesis, consisting of six chapters, provides answers to these questions that make Togo an exceptional and deviant case in terms of political alternation. Drawing on explanations formulated from a literature review (Chapter 1), the thesis employs multicausal and interdependent variables to explain the exceptionalism of the Togolese case. The complexity of the issue of political alternation in Togo is thus analyzed through the lens of three neo-institutionalisms: historical neo-institutionalism (institutions), sociological neo-institutionalism (ideas), and rational choice neo-institutionalism (interests) (Chapter 2). This theoretical framework is operationalized using qualitative methodology primarily based on semi-structured interviews (Chapter 3). The analysis reveals that these three institutional variables have, in a complementary manner, an explanatory power for a better understanding of the dynamics of power reproduction in Togo. This complementarity is explained by the fact that none of the three theoretical approaches alone can capture the complexity of this political phenomenon. Thus, it is worth noting that "institutions" (Chapter 4) and its axes of analysis (support from France, the weight of the military, electoral charades, non-application of agreements/laws, human rights violations) have significantly contributed to understanding the "how" of power reproduction. Next, the ideational variable (Chapter 5) and its sub-variables (North/South cleavage, ethno-regional considerations) and the "interests" (Chapter 6) analyzed through the radical and vindictive actions of the opposition, leadership struggles, and resource inadequacy, have provided a better grasp not only of the "how" but also the "why" of power preservation. The relevance of this deviant case lies in the fact that its conclusions constitute a scientific basis that can shed light on studies of authoritarianism in countries such as Cameroon, Congo, Gabon, Chad, and those examining democratic setbacks in Benin and Senegal.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/31946
Date08 1900
CreatorsAdandjesso, Kossi Eden Andrews
ContributorsGazibo, Mamoudou
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

Page generated in 0.0027 seconds