Dans un contexte d'aménagement de la vallée du fleuve Sénégal et de développement de l'agriculture irriguée, les populations d'éleveurs mettent en avant un ensemble de stratégies afin de renforcer leurs exploitations familiales. En effet, depuis les crises de sécheresse des années 1970-1980, la situation de l'élevage transhumant dans la vallée ne cesse de se détériorer et sa pérennisation remise en cause, en raison de la réduction des parcours pastoraux. L'objectif de ce travail est de faire comprendre les stratégies de survie mises en application par les éleveurs pour maintenir leurs exploitations viables. Un travail d'enquête chez 41 chefs d'exploitations a permis d'analyser les logiques de diversification agricole et de capitalisation foncière chez les Peul Walwalbé. Pour face faire à l'expansion des Périmètres Irrigués Villageois, les éleveurs ont choisi de renforcer leur pratique de l'agriculture irriguée afin de varier leurs sources de revenus et d'avoir un meilleur accès aux parcours post-culturaux. Dans les communautés rurales de Gamadji et de Guédé village situées dans la moyenne vallée, les éleveurs sont très présents dans les systèmes de production irriguée. Plusieurs modes de tenures foncières leur permettent, en plus des cultures céréalières de décrues ou pluviales, de développer les spéculations maraîchères (tomate et oignon) plus rentables. L'agriculture irriguée offre aussi aux agro-éleveurs un accès privilégié aux parcours post-culturaux. Leur présence dans les terroirs du Waalo est aussi un moyen de garantir leur droit foncier traditionnel sur ces terres. Ainsi la pratique de l'agriculture irriguée répond à des logiques financières et foncières. Alors que la pratique d'élevage ne permet pas aux éleveurs Peul d'avoir accès à la terre, l'agriculture irriguée apparaît comme une stratégie détournée de capitalisation foncière. La pratique conjointe de l'agriculture irriguée et de l'élevage transhumant a permis l'émergence d'un territoire agropastoral autour du département de Podor composé: de parcours de décrue, de parcours post-culturaux, de points d'abreuvement sur fleuve, de piste de transhumance.... Pour autant, les mouvements de transhumance restent la pratique centrale chez les éleveurs Peul de la moyenne vallée et les déplacements de longues durées encore de mises.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00935092 |
Date | 26 September 2013 |
Creators | Diouf, Ibahima Faye |
Publisher | Université Toulouse le Mirail - Toulouse II |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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