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Demande et utilisation des services dentaires parmi les adultes québécois

Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / Cette recherche s'intéressait à la demande et à l'utilisation des services dentaires et poursuivait deux objectifs. Le premier consistait à appréhender le comportement habituel de demande des adultes québécois tandis que le second visait à décrire leur itinéraire thérapeutique consécutif à un problème dentaire. À cette fin, un questionnaire fut adressé à 9930 parents d'enfants scolarisés en maternelle et en deuxième année, ces derniers étant sélectionnés aléatoirement à travers le Québec dans le cadre de !'Enquête Santé Dentaire Québec 1998-1999. Si la grande majorité des familles complétèrent le questionnaire (84,9 %), la participation des pères resta très faible puisque ceux-ci représentent à peine 12 % de l'échantillon.
Les résultats révèlent que la majorité des parents âgés de 30 à 44 ans, 76 % des femmes et 73 % des hommes, consultent le dentiste de manière préventive et n'attendent pas que des problèmes se déclarent. Malheureusement, de profondes inégalités viennent ternir ces données : tandis que les personnes riches multiplient les visites de contrôle, les pauvres tendent à les espacer et adoptent souvent un mode de consultation symptomatique. Or, justement, cette étude montre que ceux qui attendent l'irruption de symptômes avant d'agir ne sont pas à l'abri des maladies (49 % d'entre eux ressentirent un problème dentaire au cours des 12 mois précédant l'enquête) et gagneraient à consulter plus souvent.
En affectant 12 % des répondants au cours des 12 mois de la période de rappel, le bris d'obturation dentaire apparaît comme le problème le plus fréquemment rencontré par les adultes québécois. Les comportements de demande qui découlent de cet événement varient grandement d'un groupe social à l'autre: les personnes défavorisées manifestent un attentisme qui confine parfois au refus des soins alors que les personnes aisées se dépêchent généralement de contacter le dentiste. Ainsi, dans la catégorie de revenu familial inférieur à 30 000 $, l'attente dépasse un mois dans 60 % des cas et n'aboutit pas toujours à la rencontre avec un praticien. Dans la catégorie de revenu de 50 000 $ ou plus, ce chiffre tombe à 28 %. En dévoilant un pan des comportements de demande et d'utilisation des adultes québécois, cette recherche met donc à jour un phénomène douloureux dont le Québec, comme la plupart des sociétés, ne parvient pas à s'affranchir: les inégalités sociales. En s'appuyant sur la théorie de l'action de Bourdieu, cette étude a tenté de montrer comment les structures sociales, économiques et sanitaires rétrécissent "l'univers des possibles" dans lequel vivent les personnes pauvres, univers oppressant qui façonne leurs attitudes, leurs comportements, et même, par contrecoup, ceux des dentistes. Faut-il se contenter de cette situation ? Nous ne le croyons pas. Cet ouvrage propose que le champ de la santé publique s'investisse dans la lutte contre la pauvreté en développant des actions qui toucheraient les domaines politique, communautaire et organisationnel.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/33876
Date08 1900
CreatorsBedos, Christophe
ContributorsBrodeur, Jean Marc
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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