Cette thèse analyse les évolutions liées à l’introduction des réformes néolibérales dans le secteur de l’eau à partir des histoires urbaines de trois quartiers périphériques de l’agglomération du Grand Khartoum. Articulé autour de la transition depuis des systèmes d’approvisionnement et d’accès à l’eau locaux vers les réseaux d’adduction d’eau centraux et publics, ce travail privilégie une approche scalaire et temporelle qui met en évidence la recomposition des relations de pouvoir liées aux infrastructures et au contrôle de la ressource. Cette approche met en évidence les négociations multiples qui se jouent autour de l’eau. Dans un premier temps, l’analyse d’une politique scalaire descendante de l’acteur gouvernemental, la Khartoum State Water Corporation (KSWC) contribue à la mise en place d’organisations locales de l’approvisionnement en eau par une association ou les comités populaires. Cette politique s’appuie et renforce les catégorisations de l’espace et de service discriminantes dans lesquels s’intègrent d’autres acteurs de l’approvisionnement et de l’accès à l’eau (ONG, gestionnaires locaux, population). Dans un second temps, l’intensification des réformes néolibérales entraîne la restructuration du service au niveau de l’agglomération. L’extension des réseaux et de l’administration public-es par la KSWC qui participe à la redistribution des responsabilités techniques et du pouvoir liés à la ressource en eau. Cette politique n’implique pas une désagrégation de l’autorité centrale mais une recomposition des instances étatiques au sein de la ville. Les stratégies et les pratiques scalaires des acteurs locaux et de la population lors des négociations sur le développement des réseaux unitaires témoignent des évolutions de la relation entre l’État et la société urbaine. Enfin, l’étude scalaire des relations autour de l’eau à partir des systèmes locaux met en évidence la mutation et l’intégration des formes d’exercice autoritaire de pouvoir dans la ville. / Starting from the urban history of three peripheral districts of the Greater Khartoum urban area, this thesis analyses the transformations of the water supply due to neoliberal reforms. The transition from local water supply systems to central and public networks involves embedded negotiations around water. The scalar and temporal perspective used in this work underlines important restructurings of power relations linked to infrastructures and control over the resource. First, the politic of down-scaling from the governmental actor, the Khartoum State Water Corporation (KSWC), leads to the development of local water supply systems, either by an association, or by the popular committees. This politics of down-scaling water supply reinforces discriminatory categories of space and service which are integrated by others actors like NGOs, local managers and the population. Secondly, the intensification of neoliberal reforms entails the restructuring of water service at the urban level. KSWC’s networks and administration expansion contributes to the redistribution of technical responsibilities and water powers. This turn does not lead to the disintegration of the central authority, but rather to a restructuration of the state apparatus in the urban space. When networks arrive, the scalar strategies and practices of local actors and population give evidence of changes in the State-Society relationships. Finally, the scalar approach of relations around water underlines the integration of authoritarian forms of power.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA100013 |
Date | 16 January 2017 |
Creators | Crombé, Laure |
Contributors | Paris 10, Université de Fribourg (Suisse), Dubresson, Alain, Graefe, Olivier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image, StillImage |
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