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Optimisation de la récupération fonctionnelle lors de l’hospitalisation aigüe suite à une lésion traumatique de la moelle épinière

Introduction et objectifs: La survenue d’une lésion traumatique de la moelle épinière (LTME) entraine des conséquences dévastatrices. Afin de pallier les déficits encourus, les patients entreprennent un processus de réadaptation qui se déroule en quatre phases : l’hospitalisation aigüe, la réadaptation fonctionnelle intensive, la réintégration communautaire et le maintien des acquis. L’hospitalisation aigüe représente une partie cruciale du cheminement clinique puisqu’elle représente une période unique afin de minimiser les complications médicales et d’optimiser la récupération fonctionnelle tôt dans le processus de réadaptation. Ainsi, l’évolution clinique lors de la phase de réadaptation aigüe ne doit pas être négligée puisqu’il a été démontré que celle-ci influence l’issue à moyen et long terme. Notamment, la prévention des plaies de pression (PP) est primordiale puisque l’hospitalisation aigue représente la période ayant le risque le plus élevé de développer une PP et la survenue de celle-ci influence négativement la récupération fonctionnelle à long terme. Or, l’impact de multiples facteurs sur la survenue de plaies de pression (PP) lors de la phase aigüe spécifiquement ainsi que les objectifs qui doivent être priorisés par l’équipe de réadaptation aigüe afin d’optimiser l’issue fonctionnelle au congé de l’hospitalisation aigüe demeurent imprécis. Ainsi l’objectif principal de ce travail est d’identifier comment l’équipe de réadaptation aigüe peut optimiser la récupération fonctionnelle lors de l’hospitalisation aigüe et diminuer la survenue de PP suite à une LTME.

Méthodes et résultats: Une étude de cohorte prospective de soixante et un patients et la revue d’une banque de données prospective de 301 patients avec une LTME aigüe admis dans un centre tertiaire de traumatologie spécialisé ont été complétées. Le pointage SCIM total moyen au congé des soins aigus était de 42.1 + 25.2 après une durée de séjour moyenne de 22.7 ±14.4 jours. Les analyses de régression linéaire multivariée hiérarchique ont démontré que lorsqu’ajustée pour la sévérité de la LTME, une durée de séjour plus longue en soins aigus était associée à des résultats fonctionnels plus faibles au congé de ceux-ci. Les analyses de régression logistique multivariées hiérarchiques ont démontré que lorsqu’ajustées pour le niveau et la sévérité de la LTME, la survenue d'une pneumonie (OR = 2.1, IC = 1.1 à 4.1) était significativement associée à la survenue de PP. Un délai d’admission plus long dans notre centre tertiaire de traumatologie spécialisé, la survenue de complications médicales (PP, pneumonie et infection urinaires) et un temps de thérapie (physiothérapie et ergothérapie) moyen inférieur étaient associés à un plus long séjour en soins aigus lorsqu’ajustés pour les possibles facteurs confondants non modifiables.

Conclusions: Afin d’optimiser l’issue fonctionnelle au congé des soins aigus, l’équipe de réadaptation aigüe doit adresser les facteurs ayant un impact sur la durée de l’hospitalisation aigüe, notamment le transfert rapide des patients vers un centre spécialisé en LTME, la prévention des complications médicales (PP, pneumonie, infection urinaire) et l’optimisation du temps de thérapie, afin de diminuer la durée de séjour en soins aigus et ainsi d’optimiser l’évolution clinique du patient. Puisque les patients avec des LTME ayant des niveaux neurologiques plus hauts et plus sévères, ainsi que ceux développant une pneumonie sont à plus haut risque de développer une PP, nous croyons que ceux-ci devraient être priorisés afin de recevoir un volume de thérapie plus important et faire l’objet de protocoles de prévention plus agressifs. Enfin, le SCIM pourrait sous-estimer les gains fonctionnels rencontrés lors de l'hospitalisation aigüe, puisque les objectifs de cette phase visent plutôt de s’assurer que le patient dispose de bases solides (ex. : équilibre du tronc) lui permettant d’entreprendre une RFI efficace. / Introduction and objectives: Traumatic Spinal cord injuries (TSCI) have devastating consequences. To minimise the deficits incurred, patients undertake a rehabilitation process consisting of four phases: acute care hospitalization, intensive functional rehabilitation, community reintegration and maintenance of gains. The acute care hospitalization represents an important part of the clinical pathway as many important decisions about the subsequent rehabilitation plan are taken. It also represents a unique period to minimize medical complications and optimize functional recovery early in the rehabilitation process. Thus, the clinical evolution during the acute care shouldn’t be neglected as it has been shown to influence medium to long term outcome. In particular, pressure injuries (PI) prevention is essential as the acute hospitalization represents the period with the highest PI risk and its occurrence adversely affects long-term functional recovery.Yet, the impact of multiple factors on the occurrence of PI during acute care specifically as well as the goals that must be prioritized by the acute rehabilitation team to optimize the functional outcome at discharge from acute care remain imprecise. Thus, the main objective of this work is to identify how the acute rehabilitation team may optimize functional recovery during acute care and decrease the occurrence of PI following a TSCI.

Methods and results: A prospective cohort study of sixty-one patients and the review of a prospective database of 301 patients with acute TSCI admitted to a SCI-specialized level-1 trauma center were completed. The mean total spinal cord independence measure (SCIM) score at discharge was 42.1 ±25.2 after a mean acute care length of stay (LOS) of 22.7 ±14.4 days. Hierarchical multivariate linear regression analyses showed that when controlled for the severity of the TSCI, longer LOS was significantly associated with poorer functional outcome at discharge from acute care. Hierarchical multivariate logistic regression analyses showed that when controlling for the level and severity of the TSCI, the occurrence of pneumonia (OR=2.1, CI= 1.1-4.1) was significantly associated with the occurrence of PI. Greater admission delay to our SCI-specialised level-1 trauma center, the occurrence of medical complications (PI, pneumonia and urinary tract infection) and lesser total daily therapy (physiotherapy and occupational therapy) resulted in significantly longer acute care LOS when controlled for possible non-modifiable cofounding factors.

Conclusions: In order to optimize functional outcome at discharge from acute care, the rehabilitation team must address factors that influence acute care LOS, particularly early transfer to SCI-specialized trauma centers, medical complications prevention (PI, pneumonia, urinary tract infection) and the optimization of therapy time, in order to decrease acute care length of stay and thus optimize the patient’s clinical evolution. As patients with higher and more severe TSCI, as well as those developing a pneumonia during acute care are at higher risk of developing PI, we believe they should be prioritized to receive a larger volume of therapy and more aggressive prevention protocols. Finally, functional gains during the acute care hospitalisation may be underestimated by the SCIM, which do not measure interventions during acute rehabilitation that are aimed towards ensuring strong foundations (e.g. trunk balance) to undertake efficient IFR.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/23663
Date09 1900
CreatorsGour-Provencal, Gabrielle
ContributorsRichard-Denis, Andréane, Mac-Thiong, Jean-Marc
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire / Thesis or Dissertation

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