Cette thèse vise à comprendre les postures de résistances et de fuites que les esclaves africains ont constamment opposées au système colonial esclavagiste. Faute de témoignages directs, du fait de l’absence d’équivalent français aux slave narratives anglophones, nous avons tenté d’exhumer ces paroles étouffées en analysant leurs reconstitutions dans les textes d’auteurs français du XVIIIe siècle qui les ont recueillies et mises en scène, entre 1730 et 1792. Nous avons essayé de comprendre les multiples formes de résistances actives auxquelles ont participé ces sujets historiques, qui ne sont souvent représentés par l’historiographie que comme des victimes passives.Notre travail étant d’ordre littéraire, nous avons problématisé les structures et les formes de l’énonciation présentes dans ces textes secondaires et apparemment dérivés, appartenant à une grande variété de genres. Qu’est-ce qui parvient à y filtrer des voix du marronnage, à travers leurs multiples modalités de transmission, traduction, trahison ? De quels types de résistances à l’oppression esclavagiste et coloniale portent témoignage ces textes écrits en français à l’époque des Lumières ? En quoi les outils de l’analyse littéraire peuvent-ils nous aider à éclairer leurs enjeux historiques, politiques et culturels ? Ces questions sont abordées à travers une analyse fine de quelques récits de rebellions, de prises de paroles, de détournements, de fuites, et autres formes de résistances relevant du marronnage, tels que ces récits apparaissent dans la langue des colons. En conclusion, nous tentons de relier ces textes anciens à certaines écritures récentes de littérature caribéenne. / This dissertation, entitled Maroons’ Voices in 18th-Century French Literature, attempts to understand the various modes of resistance and escape which African slaves have constantly opposed to the colonial system of slavery. In the absence of slave narratives in French, our goal was to hear their lost voices through a close analysis of their echoes within texts written by a number of French authors who staged them, with many diffractions and deformations. Emphasis is put on the agency expressed in these countless forms of resistance, by populations who are too often misrepresented as passive victims.This study being literary in nature, it focuses on the structures and forms of enunciations encountered in these apparently derivative works written between 1730 and 1792, in order to frame the refracted presence of maroons’ voices through their transmission, translation, and deformations. What types of resistance to colonial oppression filter through these indirect and often ambivalent forms of literary testimony? How can a literary sensitivity help us grasp their historical, political and cultural stakes? Such questions are discussed through a series of close readings of selected narratives of escape, denunciations, struggles, rebellion and vengeance, taken from a variety of literary genres, all written in the colonizers’ language. In conclusion, these texts written 300 years ago are revisited in the light of recent developments in Caribbean writings.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012GRENL044 |
Date | 13 December 2012 |
Creators | Danon, Rachel |
Contributors | Grenoble, Citton, Yves |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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