Thèse en cotutelle, Université Laval, Québec, Canada, Philosophiæ doctor (Ph. D.) et École des hautes études en sciences sociales, Paris, France. / Cette thèse plonge dans l'intense débat sur la liberté de la presse qui traverse toute la Restauration française (1814-1830). Plus précisément, elle montre qu'à travers sa quête pour instituer et défendre la liberté de presse, le libéralisme aspire à modifier radicalement la nature du pouvoir. En ce sens, la liberté de la presse représente bien plus pour lui qu'un droit individuel : il s'agit aussi d'un moyen de bouleverser la manière dont le pouvoir *représente*, *se représente* et *se laisse représenter*. Dans un premier temps, cette thèse se penche sur une période de fécondité du libéralisme, pendant laquelle celui-ci érige des institutions conformes à ses principes. Elle reconstitue le dialogue entre plusieurs figures majeures de ce courant, particulièrement Benjamin Constant et François Guizot. Ce dialogue culmine dans l'adoption des célèbres lois de Serre de 1819. Il s'agit d'expliquer l'action du libéralisme en recourant à sa pensée. Dans un second temps, cette recherche se penche sur la période qui succède à l'adoption de ces lois, quand le libéralisme se retrouve placé malgré lui en position de résistance. Elle démontre que son action dépasse alors sa pensée. Pendant la décennie 1820, en effet, de nombreux journalistes libéraux s'approprient l'idéal de transparence des institutions énoncé pendant le débat parlementaire sur les lois de Serre. Cette réappropriation donne lieu à l'adoption de pratiques scripturales que n'avaient pas envisagé les principaux penseurs de ce courant, pratiques qui présagent étonnamment le visage futur de la profession. Le genre du compte rendu parlementaire se révèle ici de première importance : à travers lui se remarque l'ambition journalistique de creuser en deçà des apparences, de déjouer la duplicité inhérente au jeu politique. Cette ambition contamine d'ailleurs jusqu'aux plus humbles publications littéraires, qui à la fois pastichent et réinventent le genre du compte rendu. Avec la presse, la scène politique se montre désormais quotidiennement, à travers une narration des événements qui tend à ôter à ses principaux acteurs la maîtrise de leur apparaître. / This thesis delves into the intense debate on freedom of the press which persisted throughout the French Restoration (1814-1830). More precisely, it shows that through its quest to establish freedom of the press and defend it, liberalism aspires to radically modify the nature of power. In this sense, freedom of the press represents much more for liberalism than an individual right: it is also a means of disrupting the way in which power represents those it governs, to represent itself in their eyes, and to let itself be represented by them. Firstly, this thesis looks at a period of fertility, during which liberalism establishes institutions consistent with its principles. This thesis reconstitutes the dialogue between several major figures of this movement, especially Benjamin Constant and François Guizot. This dialogue culminated in the adoption of the famous "de Serre" laws of 1819. Our aim is to explain the action of liberalism by using its thinking. Secondly, this research focuses on the period following the adoption of these laws, when liberalism found itself placed, despite itself, in a position of resistance. We demonstrate that its action exceeds its thought. Indeed, during the 1820s, many liberal journalists adopted the ideal of institutional transparency set out during the parliamentary debate on de Serre's laws. This reappropriation gave rise to the adoption of scriptural practices that the main thinkers of this movement had not considered, practices which surprisingly portend the future face of the profession. The genre of the parliamentary report reveals itself to be of primary importance here: through it we can see the journalistic ambition to dig beyond appearances, to thwart the duplicity inherent in the political game. This ambition also contaminates even the humblest literary publications, which both pastiche and reinvent the genre of reporting. With the press, the political scene is now shown daily, through a narration of events which tends to take away the control of their appearance from its main actors.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/146008 |
Date | 28 June 2024 |
Creators | Pelletier, Simon |
Contributors | Pinson, Guillaume, Brahami, Frédéric |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (viii, 265 pages), application/pdf |
Coverage | France, 19e siècle., 1814-1830 (Restauration) |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_f1cf |
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