Notre recherche vise à étudier les relations entre musique et littérature au XIXe siècle à travers la figure de la musicienne et plus particulièrement à travers son corps. Le corps féminin apparaît comme un riche point de rencontre entre musique et littérature, facilitant d’une part la référence musicale dans les textes et créant d’autre part un système musico-narratif complexe ancré dans les discours socio-culturels du XIXe siècle. L’étude de textes canoniques de la littérature européenne nous permet d’envisager les musiciennes au sens large (compositrices, interprètes, prima donna et même auditrices) en combinaison avec différents discours sur le corps (philosophique, scientifique et social) afin d’apporter un regard nouveau sur les femmes et les arts. Notre approche est à la fois chronologique et thématique et s’attache à montrer une progression commune de la représentation du corps et de la musicienne dans les textes. Ainsi, les textes romantiques allemands présentent la musicienne comme un être évanescent et font d’elle le sujet de l’impossibilité de matérialiser l’abstrait. Les textes du milieu du siècle sont analysés parallèlement au discours clinique sur le corps et envisagent les musiciennes comme des monomanes. Les textes écrits par des femmes placent la musicienne – saine de corps et d’esprit – comme prêtresse d’une religion musicale. Enfin, dans les textes fin-de-siècle, le corps de la musicienne n’échappe pas aux théories de dégénérescence. L’étude parallèle de textes littéraires et de différents discours sur le corps pose ainsi les femmes, la musique et le corps comme un triptyque inévitable aux études de genre, de musique et de littérature. / This thesis examines the relations between music and literature through fictional women musicians in nineteenth-century European literature and more particularly through their bodies. The female body appears to be a rich juncture between music and literature, facilitating musical references in literature as well as creating complex musical narrative systems anchored in social, cultural and scientific discourses of the long nineteenth century. All types of women musicians are examined (singers, instrumentalists, composers, and even listeners) along with different discourses on the body (social, philosophical and scientific), shedding a new light on gender and the arts. Our chronological as well as thematic approach strives to highlight a common representation of the body and of female musicians in literature. German Romantic texts thus present women musicians as elusive figures who play a key role in the impossibility to materialise the abstract. Realist and sensation novels are analysed through a clinical perspective on the body and envision female musicians as monomaniacs. On the contrary, fiction written by female authors introduces empowered musicians as priestess of art. Finally, fin-de-siècle novels stage the female body as a degenerate entity of society. The parallel analysis of literary case studies with different perspectives on the body posits the women-music-body triangle as a new approach to gender, music and literature.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016USPCA041 |
Date | 27 May 2016 |
Creators | Rolland, Nina |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, University of Kent, Samoyault, Tiphaine, Duffy, Larry |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0017 seconds