Dans sa substance, cette thèse se situe au point de rencontre de deux disciplines proches mais distinctes : l'économie et la gestion. Plus précisément, en nous appuyant sur les acquis de notre formation académique et sur ceux de notre parcours professionnel, nous avons concentré notre effort de recherche sur une approche qui consiste à mobiliser les concepts de la gestion stratégique au profit d'une réflexion économique traitant de la problématique du développement territorial durable dans une région montagneuse du Liban, en l'occurrence Kfardebian-Faraya. Compte tenu de la montée des préoccupations environnementales et du souci écologique croissant, une grande importance est accordée un peu partout, aujourd'hui, au mode de valorisation des ressources naturelles, notamment celles qui ne sont pas renouvelables ou, en tout cas, qui sont considérées comme telles. Le tourisme, on le sait, occupe désormais une place centrale dans l'économie de plusieurs pays en développement, parmi lesquels le Liban (où il représente, certaines années, plus de 30% du PIB). Toutefois, au-delà de ses apports indéniables en termes de production, d'emplois, de revenus, etc., la dynamique touristique au Liban rencontre des limites situées autant aux niveaux économique et social qu'au niveau environnemental. Ces limites sont dues principalement, selon nous, à un mode de gestion des ressources locales irrationnel (pour ne pas dire irresponsable), ainsi qu'à une absence ou une quasi-absence de règles pour encadrer l'action des professionnels du tourisme et des autres acteurs qui interviennent, d'une façon ou d'une autre, dans le fonctionnement de cette activité. A travers les analyses exposées dans cette thèse, notre effort a consisté à défendre le bien-fondé du principe de la gestion stratégique comme mode de valorisation des ressources, l'objectif étant, dans notre cas d'étude comme dans d'autres, un développement territorial durable, intégrant les dimensions économique, sociale et environnementale, et reposant sur l'action collective de tous les acteurs locaux. Dans cette optique, le terrain d'analyse empirique que nous avons retenu, celui de Kfardebian-Faraya, nous a semblé particulièrement intéressant : non seulement ce territoire situé au Mont-Liban peut, à juste titre, être caractérisé comme zone touristique spécialisée, mais en outre, certains professionnels du tourisme qui exercent dans cette zone (la société Mzaar qui gère la station de ski de Mzaar, l'hôtel Intercontinental Mzaar, le village de Faqra Club…) se sont engagés dans une démarche de gestion stratégique (autrement dit, durable) des ressources qu'ils exploitent. Les résultats obtenus au terme de notre recherche montrent que l'extension du niveau de l'entreprise (niveau microéconomique) à celui du territoire (niveau mésoéconomique) de la notion de gestion stratégique des ressources est d'une réelle pertinence. Dans le cadre d'un projet de territoire intégrant les dimensions économique, sociale et environnementale, et mobilisant les différents acteurs locaux jouant pleinement le jeu de l'action collective, cette approche est de nature à favoriser une dynamique de développement territorial durable. Dans le cas précis de Kfardebian-Faraya, cette dynamique ne peut avoir lieu qu'avec le pilotage des deux municipalités qui, en tant qu'acteur pivot, sont à même de promouvoir une gouvernance participative à l'échelle du territoire. / In its essence, it is situated at the point of encounter between two close but distinct disciplines; economics and management. More specifically, based on our academic background, and career, we focused our research efforts on mobilizing the concepts of strategic management for the benefit of an economic reflection dealing with the issue of sustainable territorial development in a mountainous region of Lebanon, namely the case of Kfardebian-Faraya. Taking into consideration the growth of environmental concerns and ecological anxiety, great importance is given ubiquitously, today, to the mode of utilization of natural resources, particularly those exhaustive or, in any case, considered as such. As generally known, tourism occupies a central position in the economy of many developing countries; Lebanon is not an exception, where it represents, in some years, more than 30% of the GDP. However, beyond its undeniable contributions in terms of production, employment, income, etc., the tourism dynamics in Lebanon revealed some drawbacks at economic, social and environmental levels. These limits are due mainly, in our opinion, to an irrational (not to say irresponsible) approach of managing local resources, as well as to a relative absence of rules that govern the performance of tourism professionals and the other players involved, in a way or another, in this activity. Through the analysis presented in this thesis, our effort has been to defend the principle of strategic management as a relevant mode of exploitation of local available resources, the aim being, in our case study as in others, a sustainable territorial development, integrating the economic, social and environmental dimensions, and based on the joint efforts of all local players. In this context, the field of empirical analysis that we have chosen, Kfardebian-Faraya, seemed to be particularly interesting; not only that this territory is located in Mount-Lebanon and characterized as a specialized touristic zone, but also, some tourism professionals present on this territory (Mzaar company that manages the ski station Mzaar, the Hotel Intercontinental Mzaar, the Village of Faqra Club...) are engaged in a process of strategic management (considered sustainable) of local resources. The results reached at the end of our research show that extending the concept of strategic management of resources from the enterprise level (micro-level) to the territory level (meso level) is of real relevance. As part of a territory project, integrating the economic, social and environmental dimensions, and integrating the different local players in a collective process of management, is a conductive approach to dynamism and sustainable territorial development. In the specific case of Kfardebian- Faraya, this dynamism may take place only under the guidance of the two municipalities which, as a fundamental actor, are able to promote participatory governance across the territory.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013GRENE016 |
Date | 10 December 2013 |
Creators | Baghdadi, Ibrahim |
Contributors | Grenoble, Ferguène, Améziane |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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