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La relation éducative au cours du XVIIIème siècle

Du collège d'Ancien Régime tel qu'il est reconsidéré dans le Traité des études de Charles Rollin en 1726 à l'éducation familiale consentie aux enfants d'Almane dans Adèle et Théodore (1782) de Stéphanie de Genlis en passant par l'anthropologie éducative, Émile ou de l'Éducation (1762) de Rousseau et l'institution princière du Cours d'étude (1776) selon Condillac, les écrits d'éducation du XVIIIe siècle semblent avoir réservé une part importante à la relation éducative. De fait, le rapport établi entre maître et disciple pose question dans un monde en pleine effervescence intellectuelle où l'idée de perfectibilité humaine s'empare des esprits. Le corpus établi forme un ensemble de modalités éducatives variées, oscillant entre éducation domestique et éducation publique puis entre vision idéale et représentation d'une certaine réalité dans une société qui manifeste un intérêt renouvelé pour le monde de l'enfance et de la famille. Ainsi, on cherche à comprendre la qualité et la nature du lien établi entre maître et disciple et à inscrire sa conception dans les champs des savoirs et de leur transmission. On tente avant tout d'examiner comment s'édifie la pensée pédagogique au cours du XVIIIe siècle. La réflexion, souvent conduite par des lettrés extérieurs au monde éducatif, se fonde sur des aspirations et valeurs généralement controversées, tantôt nouvelles tantôt tirant leur légitimité d'un héritage ancien christianisé. Puis est abordé le contrat éducatif du collège noué dans la relation éducative selon Charles Rollin. Le discours pédagogique du Traité des études évoque les idées de reconnaissance et d'élévation du maître dans le respect du caractère et de l'authenticité de l'élève. Se dévoile alors un lien d'âme nourri de pouvoir et d'affection, proche du concept de filiation. Suit une étude de la relation éducative dans les variables du préceptorat. Si Rousseau entend conduire Émile à l'état d'homme dans une rêverie prométhéenne où dominent l'être et la reconnaissance de l'altérité, Condillac rejette toute immédiateté éducative pour Ferdinand de Parme. Cette relation éducative, conçue au nom de l'idéal pédagogique des Lumières, pour former un prince éclairé, interdit la rencontre humaine du gouverneur et de son disciple. Enfin, follement éprise de l'idée d'éducation, Genlis met en lumière toute l'ambivalence du lien éducatif confiné au microcosme familial. Là rien n'est jamais laissé au hasard et la passion d'éduquer consume l'individu en devenir. Les différentes formes de relations éducatives qui apparaissent dans les écrits de Rollin, Rousseau, Condillac et Genlis font poindre l'idée neuve, dès le XVIIIe siècle, qu'est nécessaire une liaison particulière entre maître et élève pour que s'épanouisse toute situation d'éducation.

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-01015333
Date25 October 2013
CreatorsMorel, Josiane
PublisherUniversité de Bourgogne
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
Languagefra
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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