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Le décrochage scolaire au lycée : analyse des effets du processus de stress et de l'orientation scolaire, et des profils de décrocheurs / High School Dropout : analyzing the Effects of Stress Processes and Tracking, and Dropout Profiles

De nombreux travaux se sont intéressés aux facteurs sociaux et scolaires du décrochage situés au niveau de l’école élémentaire ou du début du collège (e.g., difficultés scolaires liées à une origine sociale défavorisée). En complément, un besoin de recherche existe pour mieux comprendre le décrochage au lycée et le « processus de stress » qui le sous-tend (Dupéré et al., 2015). Les travaux de cette thèse visent à combler ce besoin en analysant les données administratives et auto-rapportées portant sur des lycéens des filières professionnelles et générales ou technologiques suivis pendant trois ans à partir de la classe de 2nde (N > 1900, dont 17% de décrocheurs). Premièrement, nos analyses multiniveaux montrent que, à caractéristiques comparables en termes d’origine sociale et de parcours scolaire en amont du lycée, le processus de stress au début du lycée augmente le risque de décrochage scolaire en diminuant les perceptions de justice scolaire, de contrôle sur la scolarité et de soutien enseignant (i.e., ressources et besoins protecteurs face au stress), ainsi que l’engagement et les résultats scolaires (i.e., facteurs proximaux du stress). Deuxièmement, quel que soit le parcours de vie de l’élève, le fait d’intégrer une spécialité de formation offrant des perspectives d’emploi plus défavorables facilite le décrochage. De même, intégrer une spécialité moins prestigieuse augmente le risque de décrocher, mais uniquement chez les élèves qui perçoivent peu de contrôle ou de justice au lycée. Troisièmement, des analyses de trajectoires scolaires indiquent l’existence de 4 profils de décrocheurs qui se distinguent aussi bien au niveau de leur parcours de vie que de leur processus de stress. La majorité d’entre eux (60%) présentent des profils d’élèves « dans la norme » au cours du lycée et s’avèrent surreprésentés dans les filières plus défavorisées. Globalement, ces résultats suggèrent que le décrochage au lycée n’est pas réductible aux facteurs de risque précoces mis en avant dans la littérature, mais qu’il tient aussi à l’existence de formations peu porteuses en termes d’emploi et au processus de stress qui résulte, pour certains élèves, de la relégation socio-scolaire. Des implications sont tirées concernant la manière de concevoir et de lutter contre le décrochage dans une approche combinant ces dimensions (i.e., l’orientation scolaire et le développement individuel). / A number of studies have delved into the social or school factors of dropping out rooted in the contexts of elementary or middle school (e.g., school difficulties associated with a low socioeconomic background). As a complement, more research is needed to better understand dropping out during high school and its underlying « stress process » (Dupéré et al., 2015). The present thesis responds to this need by analysing administrative and self-reported data from vocational and academic students followed during three years starting at the first year of high school (N > 1900, including 17% dropouts). Firstly, our multilevel analyses show that, regardless of students’ social and school background before high school, the stress process at the beginning of high school increases the odds of dropping out by diminishing perceptions of school justice and control and teacher support (i.e., resources and needs that protect against stress) as well as school engagement and grades (i.e., proximal factors of stress). Secondly, regardless of students’ background, being admitted into a vocational track that offers poorer employment prospects facilitates dropping out. Likewise, entering a less prestigious track contributes to dropout, but only among students who feel little control or justice in the high school context. Thirdly, analyses of school trajectories point to the existence of 4 dropout profiles that can be differentiated according to their life course and stress process. Most dropouts (60%) show “normative” student profiles during high school and are overrepresented in the most unfavourable tracks. Overall, these results suggest that high school dropout cannot be reduced to the early risk factors that are highlighted in the literature, but that it is also due to the existence of tracks that show little promise for future employment and to the stress process that results, for some students, from school and social relegation. Implications are drawn regarding the way dropping out can be conceived of and tackled from an approach that combines these dimensions (i.e., school tracking and individual development).

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018GREAH016
Date21 June 2018
CreatorsNunez-regueiro, Fernando
ContributorsGrenoble Alpes, Bressoux, Pascal, Cosnefroy, Olivier
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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