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Manifestations du manque du mot dans les narrations et les explications d’enfants québécois unilingues et bilingues

Des avantages et désavantages cognitifs existeraient chez l’enfant bilingue par rapport à son homologue unilingue, dû à l’activation constante des deux langues chez le bilingue et à son traitement langagier plus complexe. Cette surcharge de traitement affecterait d’ailleurs l’accès lexical des bilingues, qui auraient davantage de « mots sur le bout de la langue ». Puisque le discours pourrait être une mesure d’évaluation moins biaisée que les tests de vocabulaire normés et qui permettrait de saisir les compétences fondamentales lexicales des enfants, le Test of Word Finding in Discourse (TWFD ; German, 1991) a été utilisé afin d’évaluer l’incidence des manifestations des difficultés d’accès lexical (DAL ; répétition, révision, mot vide, commentaire métalinguistique ou métacognitif, substitution, pause ou interjection) dans trois situations discursives (2 narratives, 1 explicative) de 30 enfants québécois entre 7;1 et 10;8 ans (15 unilingues francophones et 15 bilingues simultanés français–anglais, dominants en français. L’alternance codique (code-switching), pertinente par la présence de la population bilingue, a aussi été étudiée. Aucune différence n’a été obtenue entre les enfants unilingues et bilingues pour l’incidence des manifestations des DAL. Davantage de mots vides et de révisions ont par ailleurs été obtenus dans le discours explicatif alors que le taux de pauses était plus élevé dans le discours narratif et ce, pour tous les enfants. L’évaluation de la productivité de langage a montré une différence entre les enfants bilingues et unilingues, où ces derniers ont obtenus des moyennes supérieures pour le nombre d’énoncés total, le nombre de mots total et le nombre de mots différents. Aussi, la longueur moyenne de l’énoncé était en moyenne plus longue, pour tous les enfants, dans le discours explicatif que dans la narration. Enfin, les manifestations du MBL en discours seraient une mesure sensible d’évaluation des enfants typiques bilingues, puisque leurs résultats de production ne diffèrent pas de ceux des unilingues typiques, ce qui pourrait éviter de les surdiagnostiquer avec un trouble de langage. / Cognitive advantages and disadvantages seem to exist in the bilingual child compared to his unilingual counterpart, due to the constant activation of the two languages in the bilingual and to his subsequent more complex language processing. This processing overload seems to affect the lexical access of bilinguals, who would have more words on the “tip of their tongue". Since discourse could be a less biased assessment measure than standardized vocabulary tests and would capture children's basic lexical skills, the Test of Word Finding in Discourse (TWFD ; German, 1991) was used to assess the presence of word-finding difficulties (WFD ; repetition, revision, empty word, metalinguistic or metacognitive comment, substitution, pause or interjection) in three discourse situations (2 narrative, 1 expository) of 30 Quebec children between 7;1 and 10;8 years old (15 unilingual francophones and 15 French-English bilinguals (French dominant)). Code-switching, relevant to the presence of the bilingual population, was also studied. No difference was found between monolingual and bilingual children in the WFD measure for the incidence of WFD. More empty words and revisions were obtained in the expository speech for all children, while the rate of pauses was higher in the narrative speech. The assessment of language productivity showed a difference between bilingual and monolingual children, where the latter obtained higher averages for the total number of utterances, the total number of words and the number of different words. Also, the mean length of utterances was longer in the expository discourse than in the narrative, regardless of languages spoken by the children. Finally, WFD manifestations in discourse could be a sensitive measure of assessment for typical bilingual children, since their production scores did not differ from those of typical monolinguals. This could prevent overidentification of language disorders in this population.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/27012
Date08 1900
CreatorsRondeau, Alexia
ContributorsTrudeau, Natacha
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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