La présente étude porte sur les liens unissant les troubles de comportement (TC), l’empathie, les biais de mentalisation et les comportements pro-sociaux des jeunes garçons âgés entre sept et 12 ans. L’idée de cette recherche part du fait que les TC constituent une problématique de plus en plus répandue dans le milieu scolaire (Massé, Desbiens, & Lanaris, 2006) et que les enfants de sexe masculin sont surreprésentés dans ce type de trouble (Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport; MÉLS, 2010). Les TC ont des impacts notables sur le fonctionnement académique et social des enfants (Tardif et al., 2003). De surcroit, les enfants présentant des TC ont souvent des difficultés au niveau des interactions sociales (Tremblay & Royer, 1992), une faible capacité d’empathie et exhibent moins de comportements pro-sociaux comparativement aux enfants qui ne manifestent pas ce type de trouble (Gill & Calkins, 2003; Hastings, Zahn-Waxler, Robinson, Usher, & Bridges, 2000; Panak & Garber, 1992; Wied, Goudena, & Matthys, 2005). Les relations entre la capacité d’empathie, les comportements pro-sociaux et les difficultés au plan des interactions sociales des enfants présentant des TC sont cependant complexes et difficiles à comprendre. La notion de mentalisation, soit la capacité qu’a un individu de percevoir et d’interpréter ses comportements et ceux d’autrui en fonction d’états mentaux, apparaît une avenue pertinente d’exploration des difficultés au niveau des interactions sociales des enfants présentant des TC. Plus spécifiquement, les biais de mentalisation, soit le type d’attribution prédominant lorsque l’enfant interprète les états mentaux des autres et les siens, auraient un impact sur le développement de l’empathie (Sharp, 2006) et des comportements pro-sociaux des enfants (Denham, 1986; Strayer, 1980). Les résultats de cette étude sont présentés en deux articles divisés en fonction du type d’analyse effectuée sur les données. Ainsi, les résultats du premier article soulèvent que l’empathie est un facteur essentiel en lien avec le développement social de l’enfant. Les comportements pro-sociaux auraient quant à eux un rôle de médiation entre la capacité d’empathie de l’enfant et le fait qu’il présente des TC. Pour être en mesure de mieux comprendre ce lien de médiation, les biais de mentalisation ont été ajoutés à l’équation dans le deuxième article. Cet ajout a permis de constater deux facteurs de risque en lien avec le développement des TC, soit les biais de mentalisation négatifs et la faible tendance à adopter des comportements pro-sociaux. Ainsi, les biais de mentalisation, l’empathie et les comportements pro-sociaux permettent de prédire 27,7 % de la variance des TC. Les résultats de l’étude permettront de mieux comprendre les facteurs impliqués dans la genèse des TC et d’ajuster les programmes déjà en place pour intervenir auprès des garçons d’âge scolaire présentant ce type de trouble.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/5406 |
Date | January 2014 |
Creators | Girard, Emilie |
Contributors | Terradas Carrandi, Miguel |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse |
Rights | © Emilie Girard |
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