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Le vertige des marges dans l'oeuvre de Salman Rushdie. Stratégies métaphoriques et métonymiques / The vertigo in the margins in the works of Salman Rushdie. Metaphoric and metonymic strategies

La figure du migrant est centrale dans l’œuvre de Salman Rushdie. Noyau d’un dispositif narratif, rhétorique, philosophique et métaphysique, elle organise une vision du monde orientée par ce qu’Edouard Glissant nomme le « nomadisme circulaire ». Dans ce monde baroque, instable et chancelant, le vacillement est maintenu par la convergence du centre et de la périphérie, qui deviennent deux formes du bord. Le transport est le nom que le grec donne à la métaphore : chez Salman Rushdie, c’est aussi le migrant. Figure de rhétorique, la métaphore relève d’un mode fondé sur la substitution et la rupture, d’après David Lodge, avec Jakobson. Inséparable de la métonymie, dont le mode est associé à la combinaison et la contiguïté, elle donne forme verbale et énergie à la puissance évocatrice et imaginatrice qui se manifeste dans les romans de Salman Rushdie. Cette énergie se fait véhicule d’un conatus centrifuge qui attire l’écriture vers les marges. Le bord s’inscrit dans la dialectique de la continuité et de la discontinuité en tant qu’il est commencement et fin. Il s’incarne dans le corps, dans divers lieux métaphoriques et poétiques, et dans des personnages appartenant tous à un entre-deux, à une réalité hybride qui favorise le basculement et le désordre. Cette thèse analysera dans quelle mesure les avatars du bord géographique, rhétorique et sémantique font prospérer une écriture génératrice d’une prolifération de sens et d’une poétique au cœur de laquelle la recherche de la « métaphore vive » [chère à Paul Ricoeur] participe d’un vertige des marges]. / The figure of the migrant is central in the work of Salman Rushdie. It is the fulcrum of a narratological, rhetorical, philosophical and metaphysical compound articulating a Weltanschauung oriented by what Edouard Glissant calls « circular nomadism ». In this unstable and unpoised baroque world, oscillation is maintained thanks to the convergence of the centre and the periphery, which become two versions of the edge. Transport is the name that the Greek language gives to metaphor: for Salman Rushdie, it is also the migrant. Metaphor, a rhetorical figure, derives from a mode founded upon substitution and rupture, according to David Lodge, after Jakobson. It is inseparable from metonymy, whose mode is associated with combination and contiguity, and it gives verbal shape and energy to the conjuring and evoking power which manifests itself in Salman Rushdie’s novels. This energy becomes the vehicle of a centrifugal conatus which draws the wr! iting towards the edge. The limit inscribes itself in the dialectics of continuity and discontinuity in so far as it is the beginning and the end. It is embedded in the body, in various metaphorical and poetic places, and in characters belonging to an intermediate space, to a hybrid reality where desequilibrium and disorder are rife. This thesis will analyse to what extent the avatars of the limit, be it geographical, rhetorical or semantic, create a bedrock in which this style can prosper. Generating a proliferation of meaning and forwarded by a poetics at the heart of which is the search for the « living power of metaphoricity », as suggested by Ricœur, it participates in a vertigo in the margins.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2009PA030142
Date10 December 2009
CreatorsBlache, Sébastien
ContributorsParis 3, Porée, Marc
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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