Ancré dans un terrain ethnographique de quatre mois dans les districts de Đồng Văn et de Mèo Vạc (province de Hà Giang, Vietnam), ce mémoire de maitrise vise à comprendre et documenter certains des processus par lesquels l'État vietnamien tente d'intégrer les Hmong - population marginale transfrontalière vivant dans le Massif Sud-Est Asiatique - à la nation, à l'économie de marché, et à l'État (plans culturel, économique et politique) à travers le développement du tourisme et comment ce peuple intègre, détourne et résiste à cette pression assimilationniste. J'adopte une perspective théorique dérivée de l'anthropologie politique de Clastres et de Scott, couplée à une critique du développement et de la modernisation, avec laquelle j'analyse l'agentivité singulière déployée par les populations Hmong locales qui voient leur vie socioculturelle et leurs moyens de subsistance graduellement transformés par la mise en valeur du territoire et de leur culture par le tourisme. Cette étude souligne la marginalisation des populations locales résultant du développement du tourisme de masse dans la région et dévoile le caractère intrinsèquement politique de ce développement qui vise à rendre profitable l'opération d'occuper les frontières du pays tout en « civilisant » les populations qui y habitent. Elle met aussi en relief les réponses locales variées allant de la coopération active à la résistance cachée de la part des Hmong qui utilisent les « armes des faibles » pour négocier de manière sélective leur entrée en sein de l'ensemble national, une entrée passant parfois - bien que rarement - par la participation à l'industrie touristique. Finalement, cette recherche plaide pour un développement local plus attentif à la réalité complexe des gens qui le vivent, mais qui ne possèdent que peu d'influence sur les projets dont ils sont la cible. / Anchored in a four-month ethnographic fieldwork in the districts of Đồng Văn and Mèo Vạc (Hà Giang Province, Vietnam), this master's thesis aims to understand and document some of the processes by which the Vietnamese state attempts to integrate the Hmong - a transborder marginal people living across the Southeast Asian Massif - into the nation, the market economy, and the state (culturally, economically, and politically) through tourism development, and how these people integrate, divert, and resist this assimilationist pressure. I adopt a theoretical perspective derived from the political anthropology of Clastres and Scott, coupled with a critique of development and modernization, with which I analyze the singular agency deployed by local Hmong people as they see their socio-cultural lives and means of subsistence gradually transformed by the mise en valeur of their territory and culture through tourism. This study highlights the marginalization of local people resulting from the development of mass tourism in the region. It also reveals the inherently political nature of this development, which aims to make the operation of occupying the country's borderlands viable while "civilizing" the people who live there. It further highlights the varied local responses ranging from active cooperation to covert resistance on the part of the Hmong, who use the "weapons of the weak" to negotiate their entrance into the national body selectively, sometimes - though rarely - through participation in the tourist industry. Finally, this research argues for a local development more attentive to the complex reality of the people who live it but who have little influence on the projects targeting them.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/103763 |
Date | 13 December 2023 |
Creators | Bilodeau, Simon |
Contributors | Michaud, Jean |
Source Sets | Université Laval |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Format | 1 ressource en ligne (xii, 236 pages), application/pdf |
Coverage | Viêt-nam (Nord), Viêt-nam -- Hậu Giang. |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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