Après un demi-siècle de tourisme de masse, les frontières installées entre « habiter » et « visiter » se fissurent de toutes parts. Les lieux touristiques attirent un nombre croissant de nouveaux habitants qui rêvent de vivre toute l'année dans une ambiance de vacances et un environnement privilégié. Ce phénomène de migrations d'agrément revêt différentes formes, que ce travail s'est attaché à mettre au jour, et s'offre à deux focales de lecture : un paradigme individuel par lequel on s'intéresse aux projets migratoires des individus, et un paradigme territorial où l'angle d'attaque sera ce que « font » les migrations d'agrément aux territoires ruraux et montagnards. Par ailleurs, notre propos sera de démontrer que les migrations d'agrément ne doivent pas être prises en tant qu'objet mais en tant que processus. Dans cette perspective, nous arguons que ce phénomène s'insère dans une dynamique de changements sociétaux profonds, que nous nommerons après-tourisme : l'un des objectifs de ce travail aura été de contribuer à la construction de ce concept en chantier. Le postulat repose sur un double rôle « inattendu » joué par le tourisme : « révéler » certains territoires en les mettant en désir d'une part, et d'autre part permettre l'émergence d'une culture des loisirs, vecteur de transformations profondes de la société. Ce double rôle a non seulement permis ce phénomène de relance du peuplement des territoires ruraux, mais engendre des recompositions des fonctions récréatives sur les territoires sur lesquelles il s'exerce. Ce sont ces dynamiques complètes que nous avons proposé de nommer trajectoires territoriales d'après-tourisme : elles nous invitent à penser différemment le développement territorial vers un modèle touristico-récréatif qui reste à inventer. / The ongoing nature of France's attractiveness for both tourist and resident is the subject of the present examination of the evolution in creating the need for, in promoting and in identifying places (‘territories'). Once an end in itself, tourism has also become a means of ‘testing' places for their residential potential. Migratory flows do in fact tend to follow tourist flows. The concept of migration for pleasure or lifestyle enhancement (‘amenity migration') describes such movements, which assign novel functions and identities to traditional tourism sites. However this also brings into play references and attributes of tourism, in the production of new residential areas located in places with no strong host tradition. In this case, the tourism development stage no longer appears as a prerequisite to territorial trajectory, and is replaced by amenity migration as part of a developmentalist undertaking. The foregoing observations open up a rich, yet little-explored, field of study on the links between the concepts of post-tourism migrations and those undertaken for pleasure (‘amenity'), and which involve the intermingling of residential, economic and recreational functions. It is with this context in mind that the central question concerns what ‘amenity migration' really ‘does' to recreational practices and to tourist areas over a wide range of rural and mountain locations. This means examining the changes and reconversions observed in the way in which post-tourism processes and amenity migrations contribute to redefining the status and dynamics of rural and mountain areas. Finally, an attempt is also made to position the subject among more global processes of the evolution of contemporary societies, with discussions of different moot paradigms.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013GRENH009 |
Date | 25 October 2013 |
Creators | Martin, Niels |
Contributors | Grenoble, Bourdeau, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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