Cette thèse examine l'évolution du concept d'esprit dans la lignée humaine, en comparaison du développement de ce concept chez l’enfant, afin de déterminer quand les êtres humains auraient commencé à penser aux autres et à eux-mêmes en tant qu’esprit dans un corps. Une revue de la littérature sur le concept au travers l’histoire a permis de le définir comme un outil cognitif désignant les agents intentionnels ayant une influence sur la matière. Compte tenu de cette définition, le concept d'esprit est donc un précurseur du sens de l’agentivité et de la faculté cognitive permettant d'attribuer l'esprit à autrui, également appelée Théorie de l'Esprit (TdE). Il est suggéré que l’agentivité et la TdE se développent en trois stades dans la lignée, de la même manière qu’on l’observe chez l’enfant : 1) la conscience de soi et des autres, 2) l’attention conjointe et 3) la présence d'émotions sociales complexes telles que la compassion. Une revue systématique a ensuite été réalisée dans le but de sélectionner, sans biais, des données archéologiques infirmant ou confirmant cette hypothèse. La revue est basée sur l’impact annuel moyen des textes (nombre de citations) et utilise des combinaisons de mots-clés en lien avec les manifestations probable du concept de l’esprit, de l’agentivité et de la TdE durant la préhistoire. Les résultats de l'analyse portent à croire que : 1) l’agentivité et la TdE1 (conscience de soi et des autres) existeraient au moins depuis Homo habilis, mais probablement depuis l’ancêtre commun à Pan et Homo; 2) la TdE2 (attention conjointe) serait présente au moins depuis Homo erectus/ergaster, mais probablement depuis l’ancêtre commun à Pan et Homo si nous supposons que les trois stades ont évolué de manière consécutive tel qu’observé chez l’enfant; et 3) la TdE3 serait présente au moins depuis Homo erectus/ergaster mais probablement depuis l’ancêtre commun de Pan et Homo. Finalement, on peut aussi conclure que : 4) le volume du néocortex semble avoir augmenté en parallèle à la maîtrise et au développement de l’agentivité et de la TdE, et ce depuis au moins le début de la lignée Homo. Le rôle de l’esprit dans la complexité sociale et les raisons de son émergence sont explorés en détails dans la conclusion. / This thesis examines the evolution of the concept of mind in the human lineage, in comparison with the development of this concept in children, to determine when humans would have started to think of others and of themselves as a spirit in a body. A review of the literature on the concept throughout history has made it possible to define it as a cognitive tool enabling intentional agents to have an influence on matter. Given this definition, the concept of mind is therefore a precursor to the sense of agency and the cognitive ability to attribute mind to others, also known as Theory of Mind (ToM). It is proposed that agency and ToM evolve in three stages along the Homo line, like what is seen in children: 1) awareness of self and others, 2) joint attention, and 3) the presence of complex social emotions such as compassion. A systematic review was then carried out with the aim of selecting, without bias, archaeological data invalidating or confirming this hypothesis. The review was based on the average annual impact of the articles (number of citations) and used combinations of keywords related to the likely manifestations of the concept of mind, agency, and ToM during prehistory. The results of the analysis suggest that: 1) Agency and ToM1 (awareness of self and others) existed at least since Homo habilis, but probably since the common ancestor to Pan and Homo; 2) ToM2 (joint attention) was present at least in Homo erectus/ergaster, but probably since the common ancestor between Pan and Homo, if we assume that the three stages evolved consecutively as observed in children; and 3) the ToM3 (compex social emotions) was present at least since Homo erectus/ergaster but probably already in the common ancestor of Pan and Homo. Finally, we can also suggest that: 4) the volume of the neocortex seems to have increased in parallel with the mastery and development of agency and ToE, and this being the case since at least the beginning of the Homo lineage. The role of the mind in social complexity and the reasons for its evolution are explored further in the conclusion.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/27420 |
Date | 04 1900 |
Creators | Bigras, Caroline |
Contributors | Riel-Salvatore, Julien |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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