La présente thèse propose d’aborder l’oeuvre perecquienne sous le prisme de la mise en abyme, procédé a priori éculé de la littérature du XXe siècle, dont l’efficacité narrative semble toutefois avoir séduit un écrivain préoccupé à la fois à fonder son écriture dans un système et à entretenir le plaisir illusoire de la fiction. En raison de l’aporie d’une apparition pure du procédé, le champ d’étude est élargi aux mouvements plus amples qu’il implique : l’inclusion et la répétition. Ces deux mouvements, qui stimulent une tension entre le tout et ses parties, peuvent également servir à décrire le geste d’écriture de Perec, profondément animé par une recherche d’adhésion au monde. Un horizon narratif spécifique se profile, complété de l’imaginaire du procédé en soi. D’une part, la mise en abyme est considérée dans sa proximité avec la dimension métatextuelle des récits, aux effets souvent métaleptiques. D’autre part, par la figurabilité du procédé, lui permettant d’agir comme sujet et objet d’une réflexion, l’écriture perecquienne est appréhendée dans sa plasticité. Enfin, cet horizon narratif est confronté à l’idée que Perec formule autour d’un possible « narratème », une unité narrative minimale qui contiendrait en germe un univers de fiction. L’effet local de la mise en abyme s’ouvre à la dynamique générale des récits, entre condensation et extension. Des seuils narratifs ou textuels émergent où se négocie l’inscription de l’auteur dans ses récits : raconter et se raconter. Outre le corpus perecquien, la pertinence de cet élargissement de la mise en abyme est vérifiée au sein des oeuvres des écrivains francophones luxembourgeois : Jean Portante et Jean Sorrente. / This PHD thesis approaches Perec’s work through the prism of the mise en abyme, an a priori overused process of 20th century literature, whose narrative efficiency seems nevertheless to have attracted a writer set on basing his writing in a system and maintaining the illusory pleasure of fiction. Due to the aporia of a pure appearance of the process, the area of the study is broadened to the more wide et #8208;ranging movements it implies: inclusion and repetition. These two movements, which initiate a tension between the whole and its parts, can also be used to describe Perec’s gesture of writing, animated by the wish to be part of the world. A specific narrative horizon emerges. On the one hand, the mise en abyme is considered in its closeness to the metatextual dimension of the narratives, whose effects are often metaleptical. On the other hand, because of the process’ figurability, which enables it to act as subject as well as objet of a reflection, Perec’s writing can be apprehended in its plasticity. Finally, this narrative horizon is confronted with the idea that Perec voices about a possible “narratheme”, a minimal narrative unit that would contain the seeds of a fictional world. The local effect of the mise en abyme opens to a more general dynamic of the narratives, between condensation and extension. Narrative or textual thresholds appear, where the inclusion of the author in his writings is negotiated: to narrate and to narrate oneself. Besides the perecquian corpus, the relevance of the enlargement of the mise en abyme is demonstrated in the works of Luxembourgish authors writing in french: Jean Portante and Jean Sorrente.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010PA030106 |
Date | 25 November 2010 |
Creators | Raus, Tonia |
Contributors | Paris 3, Université du Luxembourg, Delbreil, Daniel, Wilhelm, Frank |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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