Dans le cadre du processus de métropolisation des flux migratoires internationaux au sein de la région métropolitaine de recensement de Montréal (RMR), on assiste de la part des nouvelles populations immigrantes à une transformation de leurs dynamiques de répartition spatiale et de leurs stratégies d'implantation résidentielle dans la métropole montréalaise. Dans ce contexte, le marquage ethnique à travers lequel les communautés ethnoculturelles se rendent visibles dans l'espace urbain montréalais est en pleine mutation, tant dans la forme que dans les fonctions qu'il endosse. À travers l'exemple du marquage ethnique maghrébin, ce mémoire se penche sur les modalités nouvelles qui régissent les rapports entre territoires et ethnicité dans la métropole montréalaise, dans le but d'observer quel rôle identitaire continue de remplir ce même territoire auprès des membres des communautés ethnoculturelles qui y sont établis. Ce travail se penche ainsi sur la concentration de commerces maghrébins sur la portion de la rue Jean-Talon Est, entre les boulevards Saint-Michel et Pie-IX, désignée sous le terme de Petit Maghreb. À travers le cas de vingt-quatre primo-arrivants d'origine maghrébine qui en font régulièrement usage, cette recherche vise à étudier les différentes pratiques qui y sont déployées, ainsi que les représentations que ces individus formulent à son égard, afin d'observer si, dans le contexte métropolitain montréalais, le Petit Maghreb demeure un lieu significatif quant à l'expression de leur identité ethnique. Pour cela, nous avons adopté une démarche qualitative, en nous appuyant sur des questionnaires comme outil de collecte de données. Les résultats de notre recherche montrent que dans le cadre du processus d'acculturation auquel doivent faire face ces primo-arrivants au sein de la société d'accueil québécoise, le Petit Maghreb est une source de cohésion et de stabilité identitaire sur le court et le long terme. L'ensemble des commerces et services maghrébins contribue à reproduire à Montréal des habitudes quotidiennes calquées sur celles qui composaient le mode de vie pré-migratoire de ces individus. Dans le même temps, cette stabilité identitaire est renforcée par l'usage symbolique du Petit Maghreb en tant que lieu de ressourcement identitaire, car il reproduit aux yeux de ces individus tant d'un point de vue matériel que symbolique une artère commerciale à l'image de celles fréquentées au Maghreb. Cependant, la majorité des répondants considère qu'il reste primordial que le Petit Maghreb demeure dissocié du quartier où y est établi leur logement. L'enjeu est alors de pouvoir concilier à Montréal des rapports avec leur identité d'origine et à la fois garantir des rapports socio-spatiaux quotidiens d'avec la société d'accueil. L'équilibre identitaire recherché consiste en la « [...] synthèse des deux codes culturels : celui de la société d'accueil et celui de la société d'origine. Au-delà de la synthèse, il y a la conciliation, voire la réconciliation de deux pôles d'allégeance culturelle. » (Katouné, 2002 : 177).
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : pratiques, représentation, lieu, identité ethnique, quartier ethnique, marquage ethnique, commerce ethnique, métropole, mobilité, Petit Maghreb, immigration maghrébine, primo-arrivants.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5250 |
Date | 11 1900 |
Creators | Lejeune, Marion |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/5250/ |
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