Dans un contexte où les problématiques socio-écologiques relatives au système agroalimentaire mondial sont de plus en plus reconnues, plusieurs citoyens cherchent des alternatives permettant d'effectuer un virage vers une éco-alimentation, soit une alimentation saine (diversifiée et sécuritaire), produite, distribuée et consommée dans le respect des processus écologiques et de l'équité des rapports sociaux. Afin de favoriser ce changement radical de culture alimentaire, le champ de l'éducation relative à l'environnement (ERE) axé sur le lien entre les humains et les écosystèmes qui les nourrissent à travers l'alimentation apparaît comme l'une des avenues essentielles à favoriser. Parmi les initiatives ayant émergé dans le but de favoriser l'accès à des ressources alimentaires saines, abordables et locales en milieu urbain où habitent aujourd'hui plus de 50% de l'humanité, l'agriculture urbaine (AU) a gagné en popularité depuis quelques années. Montréal, n'échappant pas à cette tendance mondiale, voit se multiplier diverses formes de culture potagère urbaine, dont l'une, particulièrement dynamique et issue du milieu communautaire, appelée le jardin collectif. Organisé autour d'une parcelle unique cultivée collectivement par un groupe de jardiniers, le jardin collectif urbain peut être porteur d'une mission éducative. Une telle mission reste toutefois le plus souvent implicite, méconnue et peu systématisée. Cette étude, réalisée à partir de deux études de cas menées dans des quartiers aux réalités contrastées de Montréal, a permis d'explorer des initiatives de jardins collectifs portés par des organismes communautaires sous l'angle de leur contribution à l'éducation relative à l'éco-alimentation. À partir d'un ensemble intégré de stratégies de collectes de données, cette recherche permet de présenter ces deux jardins collectifs urbains comme des projets d'éducation ancrés dans le lieu et l'action, où la production alimentaire devient une porte d'entrée privilégiée pour l'apprentissage du vivre-ensemble, l'acquisition de valeurs partagées et des principes à la base d'une éco-alimentation. Parfois structurée, souvent informelle, l'éducation y est vécue comme un processus fluide et évolutif au potentiel multidimensionnel et holistique. Le jardin collectif urbain permet également l'acquisition d'une multitude de savoirs ainsi que la mise en place d'approches et de stratégies novatrices qui laissent une grande place à la créativité et à l'autonomie des participants. En contribuant, même à petite échelle, à la reconstruction des relations individus-communauté-environnement au cœur des quartiers où ils sont localisés, les jardins collectifs deviennent des projets éducatifs comportant des dimensions critique et politique qui gagneraient à être davantage mises en valeur et conscientisées.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : agriculture urbaine, jardins collectifs urbains, éco-alimentation, éducation relative à l'environnement, représentations sociales, dimensions critiques et politiques.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.4354 |
Date | 04 1900 |
Creators | Legault, Anne-Marie |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/4354/ |
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