Cette thèse se donne pour tâche d’expliciter et de déployer, à partir de l’œuvre de Husserl, les diverses conceptions phénoménologiques directrices du mouvement de la chair. En un premier temps, nous cherchons à préciser le contexte d’origine du concept de « kinesthèse », élaboré une première fois à l’été 1907 dans le cadre des leçons de Husserl sur la chose et l’espace. En un deuxième temps, il nous apparaîtra nécessaire d’élargir la signification technique et restreinte que possède le se-mouvoir dans la phénoménologie statique de la perception, afin de prendre en compte le mouvement en tant qu’action pratique du sujet dans divers horizons du monde. L’étude de certains textes qui relèvent de la phénoménologie génétique semble alors permettre de parler d’une co-constitution pratique entre la mobilité de la chair et la choséité, et ainsi de considérer à neuf l’hypothèse d’une historicité de la chair. Dans un troisième et dernier temps, il s’agira d’opérer une radicalisation de la compréhension du mouvement de la chair, afin de la ressaisir comme « geste », c’est-à-dire non plus simplement comme officiant des projets intentionnels de l’ego, mais bien comme origine et support des structures cardinales du monde. La lecture croisée de divers textes tardifs de Husserl et de Heidegger nous permettra de dégager une compréhension ontologique, et non plus strictement sensualiste ou pratique, de la mobilité charnelle. Au travers de ces études, le mouvement se révèle originairement impliqué dans les divers niveaux de la constitution de la mondanéité, mais aussi constitué en retour. / This thesis sets itself the task of clarifying and deploying the various phenomenological conceptions of bodily movement within Husserl’s work. As a first step, we seek to shed light on the context which guided the formation of the concept of “kinesthesis” in the 1907 summer lectures on thing and space. As a second step, it will appear necessary to expand the narrow and technical meaning that this “moving-oneself” has in the static phenomenology of perception, in order to take into account the movement thought as a practical action throughout various horizons of the lifeworld. Some texts pertaining to Husserl’s genetic phenomenology seem to allow us to speak of a practical “co-constitution” between the mobility of the flesh and the handiness of the thing and, in doing so, to consider anew the hypothesis of a historicity of the flesh. As a third and final step, we will operate a radicalization of the understanding of bodily movement, in order to grasp it as a “gesture”, that is to say, not only as a mere implement of the intentional projects of the ego, but as the very origin and support of the cardinal structures of the world. The cross-reading of different later texts by Husserl and Heidegger seems to support the project of setting forth an ontological understanding of mobility that is no longer in any way sensualistic or pragmatic. Through these meanings, bodily movement reveals itself as being originally involved in the various constitutive levels of worldliness.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA040099 |
Date | 13 June 2014 |
Creators | Hardy, Jean-Sébastien |
Contributors | Paris 4, Université Laval (Québec, Canada), Marion, Jean-Luc, Arrien, Sophie-Jan |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0033 seconds