Ce mémoire de maîtrise a pour but l'exploration de la notion d'architecture vernaculaire afin d'établir si une architecture vernaculaire moderne est concevable et quels sont les objets qu'elle qualifie. L'intérêt d'une telle recherche est issu de préoccupations liées à la documentation, et possiblement à la conservation, d'une architecture moderne actuellement négligée par les différentes instances à l'oeuvre pour la sauvegarde de l'architecture. L'exploration de la notion de vernaculaire en architecture passe en premier lieu par une recherche étymologique qui permet de dater les premières incursions du mot dans les discours sur l'architecture en Angleterre. L'évolution de la définition est ensuite suivie au travers les textes d'auteurs anglo-saxons reconnus pour leurs études sur l'architecture vernaculaire. L'examen des différentes méthodologies et des objets étudiés par ces auteurs majoritairement issu des sciences humaines démontre que l'architecture moderne est exclue de leurs recherches jusque dans les années 1980 environ. L'apport des architectes, des historiens de l'art et des critiques n'est pas non plus pris en compte par ceux qui s'intéressent au vernaculaire. Afin de comprendre le lien qui peut unir vernaculaire et modernité, ces textes de spécialistes liés à l'art et à l'architecture sont ensuite étudiés et nous dévoilent que l'architecture vernaculaire fut pour eux une source d'inspiration dans la conception et la compréhension d'une architecture moderne. Toutefois, leurs objets d'études sont différents de ceux qu'étudient les spécialistes du vernaculaire. De cette seconde exploration ressort que par leurs préoccupations, les critiques, historiens de l'art et architectes ont non seulement contribué à introduire de nouveaux objets dans le corpus de l'architecture vernaculaire, mais ils ont oeuvré à les insérer dans l'histoire de l'architecture qui les négligeait traditionnellement. La notion d'architecture vernaculaire apparait liée à la définition d'une architecture moderne. Ces deux idées ne sont donc pas antinomiques. La mise en relation des différentes démarches d'auteurs étudiés au sein de ce mémoire permet de constater que la définition du mot vernaculaire n'est pas établie en fonction d'un objet précis ou de caractéristiques immuables. Sa définition renvoie plutôt à une idée dynamique, liée à l'écriture de l'histoire de l'architecture. Ainsi, les objets appelés vernaculaires changent en fonction de la méthodologie de l'auteur dans sa recherche ou de son point de vue sur l'histoire de l'architecture. Ce constat renvoie d'ailleurs aux définitions des dictionnaires qui associent l'adjectif vernaculaire à des concepts tels que « monumental » et
« style ». Depuis les années 1980, des auteurs d'horizons différents en appellent à un renouvellement de l'histoire de l'architecture, au moyen de l'exploration de thèmes socioéconomiques qui sont le plus souvent associés à l'architecture vernaculaire. En somme, la notion de vernaculaire ne peut être un outil à la conservation ou la documentation d'une architecture moderne qui ne soit pas monumentale. Toutefois, répondre aux questions que son étude soulève, permettrait de mieux cerner l'objet de l'histoire de l'architecture et l'objet de la sauvegarde. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Architecture, Vernaculaire, Moderne, Modernité, Histoire de l'architecture.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.849 |
Date | January 2007 |
Creators | Bisson, Marie-France |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, PeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/849/ |
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