En 1974 et 1981, deux musées nationaux d’un genre nouveau ont été fondés au Japon : successivement, le Musée national d’ethnologie dans le Kansai, et le Musée national d’histoire et de folklore dans le Kantô. Le premier expose l’ensemble des cultures étrangères ainsi que celle de l’archipel, à travers une approche ethnologique, quand le second se concentre sur l’histoire, le folklore et l’archéologie du Japon. Ce travail vise à analyser le processus de construction et la manière dont le Japon est (re)présenté à travers ces deux musées, en les inscrivant dans une histoire aussi bien muséale que disciplinaire. Leur création dans un Japon en plein essor économique et, par surcroît, qui venait de rejoindre les grandes puissances sur la scène internationale, les associe d’emblée à une volonté de positionner la culture et l’histoire nationale, afin de rendre compte de son particularisme, ou encore de son homogénéité ; théories alors largement répandues à cette période. Si ce contexte idéologique rejaillit en partie dans les choix muséographiques et programmatiques, ce n’est pas tant pour y adhérer que sous forme de tensions propres au caractère national de ces deux musées. La muséographie étant à la charge des chercheurs et non des conservateurs, ce sont d’abord des enjeux disciplinaires qui conditionnent l’exposition. La tension se situe aussi bien dans la peur de l’instrumentalisation que dans l’exigence de la rigueur scientifique pour se légitimer ; ce qui se traduira sous forme de négociations et d’ajustements entre l’autorité du discours scientifique et celui, plus politique, de l’État-nation. / In 1974 and 1981, two national museums of a new kind were established in Japan : successively, the National Museum of Ethnology in the Kansai region, and the National Museum of History and Folklore in the Kantô region. The first exhibits foreign cultures, as well as cultures of the Japanese archipelago, using an ethnological approach, whereas the second focuses on the history, folklore and archeology of Japan. This work aims at analysing the process of construction and the way Japan is (re)presented in these two museums, while replacing them in both museum and disciplinary history. Their establishment, in the context of Japanese economic growth, in a country who had just joined the ranks of global powers is thus linked with a strong will to present national history and culture in order to show its particularism, or its homogeneity ; both such theories were widely prevalent in this period. If this ideological context is partly reflected in the museographic and programmatic choices, it’s not so much to adhere to them, but can be perceived in the form of tensions, pertaining to the national character of these two museums. Since the museography was left to researchers and not curators, it is first and foremost the disciplinary stakes which condition the exhibition. The tension arises from the clash of intrumentalisation, and the demand for scientific rigor to legitimate certain claims, materilazed by negociations and adjustments between the authority of the scientific discourse and that, more political, of the nation-state.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCF005 |
Date | 22 February 2017 |
Creators | Berthon, Alice |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Lucken, Michael |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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