Cette thèse interroge la dimension identitaire des politiques publiques liées aux musiques populaires en France à partir d’une approche spatio-temporelle. En considérant une politique de représentations sonores dans une perspective communicationnelle post-critique, les cultures musicales populaires apparaissent comme le terrain privilégié pour envisager à la fois des moyens de représentation de mouvements culturels et des réalisations concrètes d’actions publiques. La notion de réglementation, en tant que discipline du corps et mode d’accessibilité, donne à voir les rapports de pouvoir et les conflits de définition au sein des médias et des espaces urbains liés aux esthétiques populaires. Cette étude montre d’abord, à partir de l’exploitation d’un fonds d’archives inédit, comment les éditeurs phonographiques français ont mené une politique du disque jusqu’à devenir les seuls représentants de l’industrie musicale auprès des pouvoirs publics. Les industries culturelles ne sont pas seulement l’un des enjeux mais également l’un des acteurs des politiques publiques. De là, nous avons associé une « spatio-analyse » des musiques populaires (au sein de scènes musicales comme des lieux de ressources, de luttes et d’actions) à une étude des médias (comme lieux de défense ou d’abandon d’identités). La mise en perspective de la scène parisienne avec celles de Sydney et de Québec permet de singulariser des ressources locales inscrites dans les problématiques contemporaines de transnationalisation et d’hybridation culturelle, et de situer plus largement les enjeux politiques de la culture. Dans le contexte de pluralisme et de droits culturels des sociétés modernes, nous proposons finalement de revoir les représentations nationales qui guident les modes de gouvernance culturelle. / This thesis studies the identity dimension of French popular music policies from a spatio-temporal approach. By considering politics of sound representations within a post-critical communication perspective, we have defined popular music cultures as the privileged site of study of both means of representation for cultural movements and cultural public policies. The notion of regulation as a discipline of the body and an accessibility mode, focuses on power relations and conflicts of definition in media and urban spaces associated with popular aesthetics. Using analyses based on unpublished archives, we first show in this study how the French phonographic publishers have conducted a policy towards music recordings to become the sole representatives of the music industry from the government’s point of view. Cultural industries are therefore not only the object of cultural policy, but also one of its actors. We then combine a « spatial analysis » of popular music (where scenes are places of resources, struggles and actions) with a media study (media as places of defense or abandonment of identities). Looking at the Parisian scene alongside those of Sydney and Quebec allows the singling out of local resources within the contemporary problematics of transnationalisation and cultural hybridisation and the locating of broader political issues of culture. We finally argue that, within the context of modern pluralist societies and cultural rights, national representations that guide the patterns of cultural governance need to be put into question.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA030154 |
Date | 12 December 2012 |
Creators | Kaiser, Marc |
Contributors | Paris 3, Maigret, Éric |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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