Deux millénaires après l’arrivée des premiers colons néolithiques, le Centre-Ouest de la France voit l’émergence au Néolithique récent d’une « mosaïque » de groupes culturels, peu après 3700 avant J.-C. À l’exception de la culture saintongeaise peu-richardienne, réputée pour ses céramiques aux décorations singulières et parfois exubérantes, tous ces groupes produisent des céramiques de facture grossière et peu décorée, difficilement distinguables sur les seuls critères morpho-stylistiques. Or ce sont ces critères qui sont généralement employés pour la définition des cultures néolithiques. L’origine et la caractérisation précise de ces groupes du Néolithique récent sont donc couramment discutées, tout comme leur filiation avec la culture artenacienne qui les succède au Néolithique final.Afin de préciser ce cadre chrono-culturel et d’appréhender les filiations et interactions entre groupes du Néolithique récent et final (3700-2200 avant J.-C.), notre étude a analysé l’ensemble de la chaine opératoire de fabrication de leurs céramiques à partir de vingt-trois assemblages issus de sites domestiques (enceintes fossoyées) et funéraires répartis sur l’ensemble du Centre-Ouest, entre Loire et Dordogne. L’objectif de ce travail est de mettre en évidence des « manières de faire » transmisses au sein des groupes de producteurs, comme l’ont montré de multiples études ethnoarchéologiques. Huit traditions céramiques ont été mises en évidence et caractérisées par les méthodes de façonnage employées puis le matériau argileux et enfin les formes produites. Elles sont présentées successivement en illustrant chacune des macrotraces les plus caractéristiques par des macro-photos. Les distributions chronologiques et spatiales de chacune de ces traditions sont ensuite discutées afin de tester la validité du cadre chrono-culturel actuel. La mise en évidence de trois aires culturelles distinctes, dans la seconde moitié du Néolithique récent (Seuil du Poitou, Taizé et Peu-Richard), nous permet ensuite de discuter de leurs origines respectives et des interactions entre elles. On remarque l’émergence d’une culture dominante peu-richardienne, peut-être à la faveur du contrôle de l’exploitation du sel dans les marais poitevin et de Rochefort. Ses productions céramiques, parfois diffusées à longue distance, sont à l’origine de celles de la culture artenacienne dont l’aire d’influence dépasse largement les frontières du Centre-Ouest au Néolithique final (2900-2200 avant J.-C. environ). / Two millennia after the arrival of the first Neolithic settlers, a “mosaic” of cultural groups appeared in Central-West France in the Late Neolithic period, c. 3700 BC. Except for the famous Peu-Richard culture of Saintonge, known for its ceramic decorations which are sometimes exuberant, all the groups of this cultural mosaic produce coarse and sparsely decorated ceramics, which are now difficult to distinguish just on morpho-stylistic criteria. However, these morphological criteria are commonly used for the definition of the Neolithic cultures. The origin and precise characterization of these Late Neolithic groups, and also their affiliation with the Artenac culture of the Final Neolithic period, are commonly discussed.To clarify this chrono-cultural context and understand the affiliations and interactions between groups of the Late and Final Neolithic (c. 3700-2200 BC), our study analyzes all the “chaine opératoire” of pottery manufacture from twenty-three ceramic assemblages from domestic (causewayed enclosures) and funeral sites which are distributed throughout the Central-West France, between Loire and Dordogne rivers. The aim of this work is to highlight the “ways of doing” transmitted in potters groups, as shown by multiple ethnoarchaeological studies. Eight ceramic traditions, characterized by the shaping methods, the clay material and finally the forms produced, are all successively presented and the most characteristic features of each ones are illustrated by macro-photos.Therefore, the chronological and spatial distributions of these ceramic traditions are discussed in order to test the validity of the current chrono-cultural context. Three cultural areas are identified in the second half of the Late Neolithic (Seuil du Poitou, Taizé and Peu-Richard) which offer the possibility to discuss their respective origins and the interactions between these areas. The emergence of a dominant culture (Peu-Richard) is observed and his power is perhaps related to the control of the salt exploitation in the poitevin and Rochefort marshes. The Peu-Richard ceramic productions, sometimes found at long-distance, are the ancestors of those of the Artenac culture whose area of influence extends beyond the Central-West borders in the Late Neolithic (c. 2900-2200 BC).
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA100139 |
Date | 24 October 2011 |
Creators | Ard, Vincent |
Contributors | Paris 10, Roux, Valentine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0019 seconds