Ce mémoire porte les expériences des citoyens et des citoyennes qui s'engagent dans des instances de participation publique, plus précisément dans deux comités de bon voisinage mis en place dans les secteurs touchés par les travaux entourant un projet d'infrastructure majeur à Montréal. La revue de la littérature réalisée a montré que des tensions, contradictions et paradoxes font partie de ces expériences, mais qu'ils sont généralement abordés à l'arrière-plan, sans théorisation permettant d'en saisir toute la portée. Afin de pallier cette lacune, cette recherche réalise un maillage original entre deux champs disciplinaires en adoptant une approche constitutive sur les tensions organisationnelles (Putnam, Fairhurst et Banghart, 2016), qui pose celles-ci comme condition normale des organisations plutôt que comme problème à résoudre. Ainsi, les entretiens réalisés avec huit membres des comités de bon voisinage ont permis de documenter l'hétérogénéité de leurs expériences, mais également la multiplicité des tensions qui en sont constitutives et la façon dont elles sont liées par les membres dans leur discours et à travers celui-ci (Sheep, Fairhurst et Khazanchi, 2017). Ces tensions ont été articulées autour de trois grandes familles : la tension entre collaboration et confrontation et celles qui y sont reliées, les tensions relatives à l'exercice de représentation et la conciliation entre les différents engagements. Sans nier qu'elles peuvent être vécues difficilement par les acteurs et les actrices et les risques de désengagement citoyen qui en découlent, cette recherche a permis d'attirer l'attention sur le caractère potentiellement productif de ces tensions, lesquelles peuvent même constituer un moteur vers l'atteinte des idéaux de la démocratie participative. / This thesis analyzes the experiences of the citizens involved in public participation, more specifically in two neighborhood committees established as part of a major infrastructure project in Montreal. As the literature review has shown, there are tensions, contradictions and paradoxes in those experiences, but they tend to be treated as a background theme rather than brought to the fore, and consequently they lack the conceptual tools that would allow a better understanding of their significance. To address this gap in the literature, this research brings together two disciplinary fields by adopting a constitutive approach on organizational tensions (Putnam, Fairhurst et Banghart, 2016), that treats tensions as a normal condition of organizations rather than a problem to solve. The eight qualitative interviews that were conducted shown how heterogeneous these experiences are, but also how they are constituted by multiple tensions that are linked by the members in and through discourse (Sheep, Fairhurst et Khazanchi, 2017). These tensions have been presented in three families: the tension between collaboration and confrontation (and the other tensions interlinked with it), the tensions related to the exercise of representation and the difficult reconciliation between several engagements. Indeed, coping with these tensions may involve great emotional difficulties that could lead to a withdrawal from public participation. However, this research also draws attention to the capacity of these tensions to be productive and to bring the practice of public participation closer to its ideals.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/20051 |
Date | 12 1900 |
Creators | Montreuil, Camille |
Contributors | Benoît-Barné, Chantal |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
Page generated in 0.0746 seconds