Après un séjour en Irlande de 1846 à 1850, le peintre écossais Erskine Nicol (1825-1904) représenta les Irlandais dans la plupart de ses tableaux. Il remporta un franc succès à la Royal Scottish Academy (Édimbourg), puis à la Royal Academy (Londres). Nous analyserons les raisons d’une telle popularité en adoptant, entre autres, une méthode issue des études culturelles, montrant que Nicol adapta les préjugés scientifiques de son temps ainsi que les clichés sur les Irlandais afin de créer son iconographie de l’Irlande. Au-delà des portraits flatteurs des paysannes irlandaises, Nicol peignit aussi de nombreuses caricatures, suggérant qu’il était tributaire des idées impérialistes de l’époque. Pourtant, sa peinture demeure ambivalente : certaines toiles, soulignant les injustices du système agricole irlandais géré par les Britanniques, expriment la compassion du peintre. Cette remise en cause de l’autorité gouvernementale au sein d’un genre artistique aussi normé que la peinture fut rendue possible par le style de Nicol, inspiré par les peintres hollandais du XVIIe siècle, par les tableaux de David Wilkie (1785-1841), par l’école écossaise et par celle du réalisme social, un courant qui exerça une grande influence sur la peinture narrative de Nicol. Cependant, le réalisme de sa peinture fut limité car l’artiste devait vendre ses toiles pour vivre. On tentera de cerner les motivations de Nicol, pour comprendre si elles sont liées à un goût particulier pour les stéréotypes, à sa compassion pour les Irlandais ou à ses ambitions commerciales. La circulation de ses œuvres dans des expositions locales et internationales était souvent facilitée par les marchands d’art qui investirent dans ses toiles pour les revendre, ou même les reproduire sous forme d’imprimés, qui furent produits par milliers entre les années 1850 et la mort de l’artiste, ce qui contribua à faire de Nicol un peintre majeur de son époque. / After a stay in Ireland between 1846 and 1850, the Scottish painter Erskine Nicol (1825-1904) represented the Irish in most of his artworks. He was particularly successful at the Royal Scottish Academy (Edinburgh), and at the Royal Academy (London). This work investigates the reasons for his popularity, using methods that are mainly derived from cultural studies, and showing that Nicol adapted the scientific prejudices of his time, as well as the clichés on the Irish, in order to create his iconography of Ireland. Beyond his flattering portraits of Irish peasant girls, Nicol painted numerous caricatures suggesting that he complied with prevalent imperialist ideas. Yet, his paintings are ambivalent: a few canvases, highlighting the injustices generated by the British regulation of Ireland’s agricultural system, convey the painter’s compassion. This questioning of British authority through painting, a highly codified artistic genre, was enabled by Nicol’s style, inspired by the Dutch Old Masters, by the artworks of David Wilkie (1785-1841), by the Scottish School, and by social realism, an artistic movement which had an important influence on Nicol’s narrative painting. However, his realism was limited because he needed to sell his paintings to survive. This work will try to understand his motivations and to see if they were linked to his fondness for stereotypes, to his compassion for the Irish or to his commercial ambitions. The circulation of his artworks in local and international exhibitions was made easier by the work of art dealers, who invested in Nicol’s canvases and in their reproductions. Thus, thousands of prints reproducing his artworks between the 1850s and his death in 1904 made Nicol a major artist of the Victorian era.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014TOU20100 |
Date | 05 December 2014 |
Creators | Dochy-Jacquard, Amélie |
Contributors | Toulouse 2, Fioupou, Christiane, Goarzin, Anne |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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