Le discours sur l’innovation oriente la recherche scientifique médicale publique vers un développement technologique et économique à court terme. À ce titre, la médecine régénératrice est une thérapie innovatrice marquée par une logique d’accumulation spéculative qui porte à la fois sur les cellules humaines et sur la façon de mener la recherche. Or, une réorganisation de la recherche scientifique liée à une nouvelle conception économique de la science et de la technologie ainsi qu’un rôle différent attribué à l’État constituent le cadre institutionnel contemporain qui émerge à la fin des années 1970. Le changement induit par cette idée d’innovation et sur lequel s’attarde ce mémoire porte non pas sur l’usage ou la destination de la science, mais sur l’extension du raisonnement économique. Celui-ci ne survient pas à l’étape du développement, après que la recherche ait été effectuée en vertu du modèle de la « Big Science ». Au contraire, il remonte du marché pour s’installer très tôt au stade de la compréhension des mécanismes biologiques et dans un espace qui relève de la propriété collective : le laboratoire public. Le passage du caractère « exogène » à « endogène » de la recherche scientifique publique vis-à-vis de l’économie est au cœur d’une discussion sur l’hégémonie de la logique de marché. / This dissertation discusses the idea of technological innovation in regenerative medicine in Canada. While this potentially groundbreaking therapy is publicly funded and at an early stage of the understanding of cellular processes, the analysis shows that it is already concerned with the marketing of the scientific work. This raises questions about how public laboratories framed by a scientific research closely tied up with economic concerns and with a shift in the role of the State carry speculation and lead to a technological oriented production of knowledge. This writing doesn’t debate science as a mean or science as an end. It is rather about the extension of the economic reasoning. Indeed, the market’s reading grid as the starting point is the story of the hegemony of a specific logic which turns regenerative medicine research into an economic venture.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/11650 |
Date | 09 1900 |
Creators | Fayon, Didier |
Contributors | Lafontaine, Céline |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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