Cette thèse de sociologie est consacrée aux transformations de la prévention des risques professionnels au sein de la Société Nationale des Chemins de Fer Français (SNCF) de 1991 à 2012. La méthodologie de l’enquête croise un travail ethnographique de longue durée (CIFRE 2008- 2010) avec des recherches historiques et l’exploitation de plus de 130 entretiens. Ce travail permet de retracer l’histoire de la prévention et des préventeurs d’entreprise à la SNCF depuis le lancement de la première politique nationale de sécurité du personnel (PNSP) jusqu’à la nomination du « salarié compétent » en matière de santé et de sécurité au travail (SST) en juillet 2012. Par ce biais, la thèse montre comment les formes de la « managérialisation » de la SST recombinent le contenu et le sens de la prévention. Le concept de « managérialisation » renvoie aux étapes d’un processprocessus qui, partant des marges de manoeuvre laissées par la loi, vise l’atteinte des objectifs du management. La « managérialisation » de la prévention des risques professionnels est permise par les opportunités liées à la singularité de cet objet et aux ambigüités des principes généraux de prévention ainsi que par les bouleversements de la division du travail dans le secteur de la SST. En étudiant l’évolution du travail des préventeurs d’entreprise, des similitudes et des constantes ont fait apparaître une classification des tâches répondant à trois types de risques. Le glissement de la prévention des risques professionnels vers la prévention des risques de nature bureaucratique (non-conformité) et sociale (grève) nous renseigne sur les mutations de la prévention comme sur celles de l’entreprise ferroviaire à l’aube de la libéralisation du rail. / This thesis deals with the transformations that the prevention of occupational risks underwent in the french national railway company (SNCF) from 1991 to 2012. The research methodology intertwines a long term ethnographical observation (within the framework of a private contract from 2008 to 2010) with a historical research, as well as the analysis of more than 130 interviews. This work allows us to retrace the history of prevention and of the actors of prevention in the company ever since the launching of the first staff safety national policy and until the nomination of the « competent worker » in occupational health and safety (OHS), in july 2012. Through this specific angle, the thesis shows how the « managerialization » of OHS reframes both the content and the meaning of prevention. The concept of « managerialization » refers to the various phasesof a process that benefits from the lack of clarity of the prevention legislation to aim at reaching management goals. The ocupational risks « managerialization » feeds from the opportunities created by the ambiguity of its general principles and by the recent upheaval in the division of labour in the OHS field. Analysing the evolution of the work of the company prevention workers, similarities and constants reveal a task classification that responds to three different types of risks. The shift from occupational health risks prevention to the prevention of risks of a bureaucratic (non-compliance) and social nature (strikes) reflects the evolution of the prevention sector as part of the global evolution of the company, at the edge of railway liberalization.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016SACLV023 |
Date | 14 January 2016 |
Creators | Kubiak, Julien |
Contributors | Université Paris-Saclay (ComUE), Demazière, Didier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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