Ma thèse explore trois questions dans le domaine de l’économie du développement. Le premier article, « Les femmes et le travail : données d’une expérience aléatoire à Djibouti », étudie les déterminants de l'offre de travail des femmes. Résumé : Qu’est ce qui limite l’accès des femmes au marché du travail dans certains pays en voie de développement ? Est-ce le manque d’opportunités de travail ou la prévalence de normes sociales contraignantes ? Nous avons évalué ces deux facteurs en ce qui concerne la décision de participer au marché du travail des femmes dans un cadre urbain à Djibouti. Des femmes ont aléatoirement reçu des offres à participer à un programme d’accès à l’emplois. Les offres ont été effectuées exclusivement aux femmes qui pouvaient choisir de la déléguer à un autre membre du ménage. Les revenus étaient directement payés sur un compte bancaire ouvert au nom de la personne ayant travaillé. Nous observons une augmentation de l’offre de travail féminin de près de 50% : 96% des femmes ont accepté l’offre d’emploi et près de 73% ont choisi de travailler elles-mêmes. Par ailleurs, nous n’observons aucun des effets à long terme attendus si cette participation accrue des femmes au marché du travail avait modifié les normes sociales existantes. En effet, si tôt le programme terminé, les femmes qui avaient accepté les offres d’emploi sont retournées à un statut d’inactivité. Ceci tend à indiquer qu’à Djibouti, ce ne sont pas tant les normes sociales qui limitent l’accès des femmes au marché du travail mais plus simplement l’insuffisance d’opportunités d’emploi. Le deuxième article, « Conditionnalité ou simple incitation ? Un programme de transferts monétaires ‘fléchés’ en faveur de l’éducation », examine les déterminants des investissements des ménages en éducation. Résumé : Il a été démontré que les programmes de transfert monétaires conditionnels conduisent à une augmentation des investissements en capital humain. Cependant, certaines de leurs caractéristiques standards (notamment celles liées à la conditionnalité) sont onéreuses à mettre en œuvre. Nous utilisons les résultats d’une évaluation d’impact aléatoire au Maroc pour évaluer les effets d’un programme gouvernemental alternatif, un programme de transferts monétaires ‘fléchés’ : les pères d’enfants en âge de scolarisation dans des communes rurales pauvres reçoivent un transfert monétaire (d’un montant peu élevé) non pas à condition que les enfants aillent à l’école mais avec une simple indication que ce transfert monétaire est un ‘appui à l’éducation’. Nous enregistrons de larges améliorations en termes de scolarisation des enfants. Par ailleurs, le ciblage des mères ou l’introduction de conditionnalité explicite n’a pas d’effet additionnel significatif dans le cadre de l’expérience. Le programme a renforcé l’adhésion des parents à l’idée qu’investir dans l’éducation de leurs enfants en valait la peine, ce qui explique les résultats que nous avons constatés. Le troisième article, « Estimation des effets du microcrédit sur les emprunteurs : données résultant d’une expérience aléatoire au Maroc », étudie l'impact de l'amélioration de l'accès au crédit sur les ménages en milieu rural. Résumé : Nous présentons les résultats d’une évaluation aléatoire d’un programme de microcrédit introduit dans certaines zones rurales au Maroc en 2006. Treize pour cent des ménages dans les villages de traitement ont pris un prêt et aucun dans les villages de contrôle. Parmi les ménages identifiés comme plus susceptibles d’emprunter, l’accès au microcrédit a entraîné une augmentation significative des investissements en actifs utilisés pour des activités à compte propre, ainsi qu’une augmentation des profits, mais également une réduction des revenus du travail occasionnel. Globalement, il n’y a eu aucun gain de revenu ou de consommation. Nous trouvons des preuves suggérant que ces résultats sont principalement dus à des effets sur les emprunteurs, plutôt qu’à des externalités. / My thesis explores three questions in the field of development economics. The first article, “Women At Work: Evidence From A Randomized Experiment In Djibouti” studies the determinants of the labor supply of women. Abstract: What keeps women in some developing countries from participating in the labor market? Is it limited job opportunities or limiting social norms? We examined the effects of these two factors on the labor supply decisions of women in urban Djibouti. Women were randomly assigned offers to be employed in a workfare program. The offers were exclusively targeted at women; the work could be performed by any other household member; and the earnings were paid out into a bank account established for the person who performed the work. We find a net increase in labor supply of over 50 percentage points: 96 percent of the women accepted the offers and 73 percent of women performed the work themselves. We observed none of the longer-term effects on labor supply by women that we would have observed if the increases in women’s employment had changed prevailing social norms on women working. Indeed, the women who received the temporary employment offer reverted back to non-participation in the labor market when the program ended. This suggests that, in urban Djibouti, what keeps women from participating in the labor market is not so much deterrent social norms but limited employment opportunities. The second article, “Turning A Shove Into A Nudge? A “Labeled Cash Transfer” For Education” looks at the determinants of households’ education investments. Abstract: Conditional Cash Transfers (CCTs) have been shown to increase human capital investments, but their standard features make them expensive. We use a large randomized experiment in Morocco to estimate an alternative government-run program, a “labeled cash transfer” (LCT): a small cash transfer made to fathers of school-aged children in poor rural communities, not conditional on school attendance but explicitly labeled as an education support program. We document large gains in school participation. Adding conditionality and targeting mothers made almost no difference in our context. The program increased parents’ belief that education was a worthwhile investment, a likely pathway for the results. The third article, “Estimating The Impact Of Microcredit On Those Who Take It Up: Evidence From A Randomized Experiment In Morocco”, studies how increased access to credit impact households in rural areas. Abstract: We report results from a randomized evaluation of a microcredit program introduced in rural areas of Morocco in 2006. Thirteen percent of the households in treatment villages took a loan, and none in control villages did. Among households identified as more likely to borrow, microcredit access led to a significant rise in investment in assets used for self-employment activities, and an increase in profit, but also to a reduction in income from casual labor. Overall there was no gain in income or consumption. We find suggestive evidence that these results are mainly driven by effects on borrowers, rather than by externalities.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017EHES0119 |
Date | 06 November 2017 |
Creators | Devoto, Florencia |
Contributors | Paris, EHESS, Gurgand, Marc |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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