Dans les villes d'Afrique subsaharienne, le « minimum vital social » qu'évoque Michel AGIER (1999) paraît aujourd'hui de plus en plus difficile à assurer pour la grande majorité des citadins. Chaque jour, les mouvements se compliquent dès lors qu'il faut d'abord chercher l'argent qui permettra d'embarquer dans un bus brinquebalant ou que, ne l'ayant pas trouvé, on se voit contraint de « faire confiance à ses pieds » (KINDA, 1987). Qu'il s'agisse de se rendre au travail ou d'en chercher un, d'acquérir les condiments entrant dans la préparation de la sauce ou d'obtenir la copie d'un document officiel, de participer à des funérailles ou de se réjouir collectivement lors d'un baptême, le manque de moyens, de transport mais d'abord et surtout le manque d'argent, rend plus lâche l'entrelacs des parcours et des rencontres qui servent à tisser la trame citadine. On serait alors tenté d'avancer que c'est moins quotidiennement qu'au jour le jour que les citadins parcourent la ville, tant cette dernière expression connote mieux la dimension de fragilité, voire de précarité, qui caractérise les déplacements de la plupart d'entre eux. Pourtant, les pratiques de déplacement demeurent mal connues. La littérature scientifique ne reconnaît pas toujours à la mobilité quotidienne un statut de préoccupation forte des citadins bien que les exemples de stratégies d'adaptation au manque de moyens abondent, tandis que les milieux techniques se focalisent le plus souvent sur les questions d'offre de transport. Les travaux disponibles présentent alors généralement de nombreuses insuffisances qui nous ont amené à nous intéresser aux mobilités quotidiennes dans les villes d'Afrique subsaharienne.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00173699 |
Date | 08 April 2003 |
Creators | Plat, Didier |
Publisher | Université Lumière - Lyon II |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | habilitation ࠤiriger des recherches |
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