L’Uruguay est aujourd’hui le seul pays d’Amérique du Sud à ne pas reconnaître d’indiens sur son territoire, et cela bien qu’avant 1830, date de la fondation de l’État, de nombreuses ethnies (guaraníes, charrúas, chanáes, guenoas, yaros, biguaes) fussent présentes sur son territoire. Cependant, depuis1980, des groupes se font entendre qui revendiquent leur ascendance et même leur identité charrúa.Cette ethnie, selon l’Histoire officielle aurait disparu au cours du XIXº siècle. Le massacre de Salsipuedes, qui mit fin à l’existence de ce groupe social, culturel et politique en 1831, fut en effet, la première opération militaire menée par l’Etat-nation uruguayen, une année après son indépendance.Cette thèse se propose d’analyser la relation entre État et Indien, en essayant de comprendre les places respectives de l’oubli et des constructions mémorielles tout à la fois chez les individus (terrain ) etdans l’Histoire officielle (archives). L’image de l’indien s’est construite à la fin du XIX siècle dans l’art, l’histoire et la littérature, à partir de projections européennes et créoles, au service d’un nationalisme qui dénonçait avec force le métissage, et ignorait à la fois les dernières communautés indiennes du territoire national. Une fois l’indien occulté, l’utopie du creuset des races, le melting pot uruguayen, pouvait alors proposer un métissage exclusivement intra-européen, et une nouvelle identité uruguayenne promue par l’État-nation.Avec les années 60, de nouveaux discours identitaires apparurent malgré tout. Passés sous silence pendant la dictature (1973-1985), ils se transformèrent en revendications identitaires ethniques indiennes, profitant alors d’un nouveau contexte politique et mémoriel. A travers l’observation des processus en jeu dans l’irruption des groupes néo-charrúas nous verrons que l’objet de l’occultation historique dépasse les seuls Indiens. / Uruguay is today the only country in South America who doesn’t recognize Indian people on histerritory, and this although before 1830, date of the State foundation, several ethnic groups (guaraníes,charrúas, chanáes, guenoas, yaros, biguaes) were present in the territory. However, since 1980, some groups revendicate their Charrúa identity. This ethnic group, according to the official History haddisappeared in the XIXth century. The massacre of Salsipuedes, ending the existence of that social,cultural and political group in 1831, has been, indeed, the firts military operation of the uruguayan Nation-State, only one year after his independance.This thesis purposes to analyze the relation between State and Indian, trying to understand the respective places of the forgetting and the memories constructions for individual persons (field) and the official History (archives). The picture of Indian has been builded at the end of the XIXth century through art, history and litterature, from european and creoles projections, in the service of anationalism who denounced the hybridation, and ignored the last Indian communities living in thenational territory. The Indian hidden, the melting-pot’s utopia (crisol de razas), could purpose anhybridation exclusively between european people, and a new uruguayan identity promoted by theNation-State. With the 60’s, some new identitaries speechs appeared. Hidden during the dictatorship(1973-1985), they becoma identitaries indians ethnics revendications, taking advantage of a newpolitical and memorial context. Through the observation of process participing in the emergence of the Néo-Charrúas groups we will see that the object of the historical concealment goes far than Indian people.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PA030012 |
Date | 09 January 2014 |
Creators | Arce, Dario |
Contributors | Paris 3, Bouysse Cassagne, Thérèse |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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