Après une simplification significative des méthodes de débitage durant l'Azilien, rompant progressivement avec les normes magdaléniennes, le retour au cours du Dryas récent à des productions lamino-lamellaires élaborées marque un tournant abrupt dans la tradition lithique. Bien qu'un certain flou pèse sur la chronologie des événements, les recherches menées depuis quelques années autour des industries de la transition Pléistocène-Holocène permettent de bien cerner les transformations survenues dans les modalités et les objectifs des productions lithiques. En revanche, malgré le fait que les interrogations des chercheurs soient largement orientées vers des reconstitutions d'ordre palethnographiques, les finalités fonctionnelles des outils, leur modalité d'emploi et les chaînes opératoires dans lesquelles ils sont impliqués restent des thèmes de recherche très peu abordés. C'est afin de pallier ce manque que nous avons exploré ces questions à travers l'analyse tracéologique des industries lithiques de deux sites du nord-ouest de la France issus d'opérations récentes (Le Buhot à Calleville, Eure ; La Fosse à Villiers-Charlemagne, Mayenne). L'apport de ce travail est appréciable à différentes échelles spatio-temporelles. Sur le temps court, les résultats obtenus révèlent des contrastes saisissants entre les occupations, tant au regard des activités menées par l'intermédiaire des outils que de l'économie des produits des débitages, et enrichissent le modèle de complémentarité des sites déjà proposé. Sur le temps long, le croisement des données fonctionnelles acquises ces trente dernières années entre l'Azilien et le premier Mésolithique et les autres données du registre archéologique permet de discuter des inflexions dans les systèmes techniques et les économies préhistoriques. / After a significant simplification of the flint reduction methods during the Azilian period, which broke gradually with Magdalenian standards, the return to sophisticated laminar productions during younger Dryas marks a strong split in the lithic tradition. Beyond a state of uncertainty towards chronological boundaries, the research which have been conducted for thirty years gives a good understanding about changes in flint production methods and aims. Even though most research focuses on palethnographic reconstitutions, the functional purposes of the flint industry and the chaînes opératoires in which flint tools are implicated remain insufficiently studied. And yet, these questions are of prime importance to meet the expectation of the palethnographic reconstitutions that archaeologists covet. To overcome this deficiency, the functional analysis of two north-western France sites (le Buhot site at Calleville, Eure ; la Fosse site at Villiers-Charlemagne, Mayenne) attributed to the Pleistocene-Holocene transition were undertaken. The contribution of this doctoral research can be appreciated at different spatio-temporal scales. In the short-term, the results raise striking contrasts between sites, as much in regard to the activities performed as to the debitage products economy, and improve the current model of settlement patterns. In the long-term, the interplay of techno-functional results and other archaeological data gives food for thought about changes in the technical systems and prehistoric economies.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015REN1S147 |
Date | 16 November 2015 |
Creators | Jacquier, Jérémie |
Contributors | Rennes 1, Marchand, Grégor, Beyries, Sylvie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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