Le chikungunya, la dengue et la bilharziose urogénitale sont des maladies vectorielles émergentes qui ont récemment trouvé des conditions favorables à leur transmission en France métropolitaine.Santé publique France, l’Agence en charge de la surveillance de l’état de santé de la population française est en première ligne pour détecter et investiguer ces émergences afin d’orienter les mesures de leur prévention et de leur contrôle. Postulant que chaque épidémie constitue une situation d’« expérimentation naturelle », l’objectif de cette thèse était de montrer comment chaque investigation d’épidémie apporte l’opportunité d’acquérir des connaissances scientifiques sur la contribution des cas asymptomatiques à l’introduction, la dissémination et l’endémisation des maladies vectorielles de façon réactive.Notre méta-analyse d’études de séroprévalence per- et post-épidémiques suggère que, contrairement à nos attentes, la lignée de virus chikungunya qui a émergé en 2004 dans l’Océan Indien qui était associée moins d’infections asymptomatiques que les autres. Dans une étude de la séroprévalence de la dengue à Nîmes en 2015, nous avons montré que le potentiel de diffusion de la dengue en France restait actuellement limité. Les données du dépistage des personnes exposées au risque de bilharziose urogénitale en Corse montrant une fréquence élevée d'infections pré-symptomatiques, nous avons évoqué un risque d’endémisation de la maladie qui a justifié son inscription sur la liste des maladies à déclaration obligatoire.Ce travail de thèse démontre qu’une approche pragmatique basée sur une veille sanitaire sensible associée à des investigations épidémiologiques de terrain précoces peut contribuer à aussi bien à la lutte contre les émergences qu’à l’évolution des connaissances. / Conditions recently proved favourable to transmission of emerging vector-borne diseases, chikungunya, dengue and urogenital schistosomiasis in mainland France.Santé publique France, the Agency in charge of public health surveillance in France is at the forefront of detecting and investigating emerging infectious disease in order to guide prevention and control measures. Assuming that each outbreak constitutes a situation of "natural experimentation", the aim of this thesis was to show how outbreak investigations give the opportunity to acquire rapidly scientific knowledge on the contribution of asymptomatic cases to the introduction, dissemination and endemisation of vector-borne diseases.Through a meta-analysis of per and post-epidemic seroprevalence studies,we have shown that the chikungunya virus lineage that emerged in the Indian Ocean in 2004 is associated with a lower frequency of asymptomatic infections. In a dengue serosurvey in Nîmes in 2015, we showed that the diffusion potential of dengue in France is currently limited. Screening data of urogenital bilharziasis in persons exposed in Corsica showed a high frequency of pre-symptomatic infections suggestive of a risk of endemisation of the disease that justified its inclusion on the list of notifiable diseases.This thesis work shows that a pragmatic approach based on sensitive surveillance associated with early field outbreak investigations can significantly contribute to both emerging infections control and the advancement of knowledge.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019SACLS357 |
Date | 29 October 2019 |
Creators | Noël, Harold |
Contributors | Paris Saclay, Desenclos, Jean-Claude |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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