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Reconnaissance et usages de soi au travail : les soignantes face à des activités liées à la mort dans des contextes hospitaliers. / Self-recognition and self-agency at work : healthcare professionals dealing with death-related activities at the hospital

Cette recherche vise à étudier les processus de transformation du « sale boulot » en « bel ouvrage » et ce en privilégiant la problématique de la reconnaissance de soi au travail, entendue comme résultant d’une tension entre les « usages de soi ». La division morale du travail à l'hôpital ordonne les tâches, mais aussi les métiers autour d’une répartition clivant les activités au service de la vie et les activités au service de l’épuration des traces de la mort. L’ investigation part de la notion de « sale boulot » et analyse les traces de cette division morale et psychologique du travail, ici celles qui se réfèrent à des activités de confrontation à la mort.Le cadre théorique retenu articule l’éclairage anthropologique et historique du traitement de la mort dans la société et dans l’hôpital, le concept de négatif psychosocial comme analyseur de la hiérarchisation morale du travail et la reconnaissance de soi, discutée par les théories de la clinique du travail. Ici, l’activité est l’unité d’analyse fondamentale et le collectif de travail est conceptualisé comme espace transitionnel où les usages de soi sont dialectalisés. Les activités analysées et comparées sont les Interruptions Médicales de Grossesse (IMG) et les Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) dans une unité de gynécologie ainsi que celles d’accompagnement de la fin de vie en équipe mobile de soins palliatifs. La méthodologie s’inscrit dans la tradition de la recherche action et s’appuie sur l’observation-participante et la conduite d’entretiens semi-structurés auprès de soignants et de leur encadrement. Les résultats de cette recherche sont présentés selon trois axes : la hiérarchisation morale des unités, des professionnels et des activités est articulée aux stratégies défensives collectives, aux idéologies de métier: elles contribuent à la définition et à la délégation du « sale boulot » dans l’organisation du travail. Le deuxième axe présente les différentes configurations groupales en fonction de la sollicitation d’affects archaïques dans les activités, liant ou déliant les collectifs de travail. Des stratégies de dégagement ont été identifiées : elles ouvrent la voie à la construction des trames symboliques qui permettent de domestiquer les résonances fantasmatiques de la confrontation avec « l’objet » de travail, la mort et ses équivalents symboliques, la maladie, la vieillesse, la déficience, la perte, le manque ... La capacité d’instituer de nouvelles normes et de se reconnaître dans son travail puise dans des configurations collectives fondées sur des règles partagées. Dans les cas de défaillances du collectif de travail, le recours aux ressources trans-individuelles permet de subvertir le négatif en travail estimable : elles renvoient au travail de civilisation, dans ses différentes dimensions. / This research aimed at studying the process of transformation of “dirty work” into “commendable work”. This was done by highlighting self-recognition at work, understood as the result of self-agency tensions. Work moral division at the hospital organizes tasks as well as careers through the separation of life-preserving related activities from death-reminiscence related ones. The research focuses on the notion of “dirty work” and analyzes, through death-related activities, work’s moral and psychological division.The theoretical framework used articulates anthropological and historical views on how modern society and thereby, the hospital deals with death; intertwining theories derived from “work’s clinical psychology” with the concept of psychosocial negative, analyzer of both work’s moral hierarchy and self-recognition. Herein, activity is the fundamental unit of analysis and the “collective work arrangements” are conceptualized as transitional space for the emergence of self-agency dialectics. The activities analyzed and compared are medical termination of pregnancy, abortion at the gynecological unit and accompanying the dying at the palliative care mobile team. The method subscribes to the action-research tradition, whereby participant-observation and semi-structured interviews with healthcare workers as well as chief-nurses were used. The results of this research are presented under three main axes: Firstly, the moral hierarchization of the medical units, of the professions and of the activities is articulated to the collective defense strategies as well as to professional ideology, which contribute to the definition and to the banishment of “dirty work”, thus structuring the organization of work itself. Secondly, the different group configurations are a function of archaic affects emerging from dealing with death-related activities. These may involve, but also encumber healthcare professionals, thus disorganizing the “collective work arrangements”. Strategies to disengage were identified: they open up to symbolic resources which allow restraining fantasmatic resonance induced by the confrontation of the object of their work, i.e. death, and its symbolic equivalents, disease, old-age, deficiency, loss… Moreover, the capacity to institute new norms and to recognize oneself while working has its bearing on collective configuration founded upon shared norms. Finally, should “collective work arrangements” fail to be created, trans-individual resources are called upon to subvert negative into estimable work, based on the different dimensions of “Civilization work”.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2013CNAM0932
Date12 June 2013
CreatorsGuerra Gomes-Pereira, Maria Helena
ContributorsParis, CNAM, Lhuilier, Dominique
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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