La majorité des auteurs qui s’intéressent à la surqualification la comprennent et l’analysent habituellement comme une situation de suréducation ou de déclassement scolaire. Ce mémoire fait l’hypothèse que le sens qu’accordent les individus au fait d’être surqualifié est beaucoup plus large. Même s’il est raisonnable de croire que la majorité des diplômés espèrent pouvoir obtenir un emploi à la hauteur de leur diplôme, le fait de définir le sentiment de surqualification de façon substantialiste, en ne considérant que le niveau de diplôme obtenu par le travailleur et exigé par l’employeur, semble quelque peu réducteur. Le sentiment de surqualification naît d’un jugement social : il est empirique, contextualisé et dynamique. À la croisée des mesures objectives et subjectives, nous explorons ainsi les facteurs explicatifs du sentiment de surqualification chez les diplômés canadiens à partir d’une analyse statistique des déterminants de ce sentiment dans les premières années qui suivent l’obtention de leur diplôme d’études postsecondaires. Nous montrons d’abord que l’utilisation de compétences en emploi et le lien entre le diplôme obtenu et l’emploi expliquent bien plus le sentiment de surqualification que la suréducation objective. Nous montrons aussi que l’impact du niveau d’utilisation d’une compétence donnée sur le sentiment de surqualification varie substantiellement selon le domaine d’études du diplômé et la nature de cette compétence. / The majority of researchers who study occupational overqualification interpret it as mainly a matter of overeducation. This analysis shows that the issue of overqualification has a broader interpretation than these authors have shown. One assumes that a graduate hopes to obtain a position commensurate with his level of education, but we also have to consider other factors that explain overqualification. The notion of overqualification comes from a social judgment: it is empirical, contextualized and dynamic. As there are objective and subjective measures, we explore the different factors that contribute to the perception of overqualification in Canadian postsecondary graduates. Statistical analysis is used to identify such factors in these individuals during their first years after graduation. Initially, we show that work skills and the link between the diploma earned and the employment obtained explains much more about the feeling of overqualification than solely the matter of overeducation. We also demonstrate that the impact of the extent a given skill is used on the feeling of overqualification varies substantially according to the graduate’s field of study and the nature of the particular skill utilized.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/4124 |
Date | 05 1900 |
Creators | Lamarre, Francis |
Contributors | Moulin, Stéphane |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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