L’enjeu de la thèse est de résoudre et d’expliquer les problèmes liés au passage des structures textuelles anglaises polysyndétiques ou « parataxiques » à des structures plus majoritairement hypotaxiques dans les traductions françaises correspondantes. Pour ce faire, nous avons commencé par comparer des corpus de traductions multiples (même texte anglophone traduit à de multiples reprises, par des traducteurs différents) afin de dégager des « tendances générales » potentiellement systématisables. Partant de ces observations, et après avoir redéfini la notion de « polysyndète » dans une perspective tant étymologique / historique que littéraire, stylistique et linguistique, nous avons souhaité mettre nos diverses hypothèses à l’épreuve d’un nouveau corpus de textes sélectionnés en vertu de leur caractère ostensiblement polysyndétique, et vérifier en cela que le nœud du problème est bel et bien l’emploi fonctionnel divergent de la coordination entre les deux langues, dû à un rattachement à deux réalités énonciatives complexes et idiomatiques qui, tout en donnant l’illusion de se correspondre, ne sont pas équivalentes dans un nombre non négligeable de cas. La polysyndète, fréquemment décrite comme une figure de style, doit être plutôt considérée en anglais comme une figure de syntaxe, héritée d’une longue tradition allant de l’Ancien Testament aux premiers textes chrétiens, jusqu’aux pièces de William Shakespeare et aux romans d’Ernest Hemingway. Néanmoins, en moyenne, le français utilise jusqu’à deux fois moins la coordination que l’anglais, où la polysyndète semble représenter 4% des mots totaux dans les textes de nos corpus. En effet, le français « lie » les éléments de ses phrases par d’autres moyens, lesquels sont représentés en majorité par : l’effacement simple de tout coordonnant (combiné ou pas à l’usage de ponctèmes), les périphrases coordinatives, et la subordination (verbale ou adverbiale). Nous avons ainsi mis au jour une série de tendances générales de traduction, dans le cadre d’une théorie explicative ; puis la dernière partie de la thèse a consisté à les « valider » de manière expérimentale, par le biais d’une expérience de nature pionnière. Ce qui nous a conduit à tenter de dresser quelques règles pratiques pour la traduction automatique de la polysyndète. / The aim of this doctoral dissertation was to solve and explain a set of problems related to the translation of ‘polysyndetic’ structures within texts originally written in English into more frequently ‘hypotactic’ structures in French. To do so, I started by comparing multiple text corpora composed of original English texts, and followed by their French translations (produced by several translators), so as to point out a few ‘general tendencies’ which I expected to be potentially systematizable. Starting from these empirical data, and after redefining the notion of ‘polysyndeton’ from an etymological / historical as well as literary, stylistic and linguistic point of view, I then endeavoured to check the validity of my different hypotheses using a series of texts that had been selected for their plainly polysyndetic character. This was to verify that the crux of the problem lay, indeed, in a certain form of enunciative divergence between the two languages in their use of coordination – this very divergence being the reflection of two different psycho-linguistic realities which, although giving the illusion of being symmetrical, fail to be perfect equivalents in a large number of cases. Polysyndeton – a figure that is often described as a ‘figure of speech’, coming all the way down from an age-old tradition starting with The Old Testament, then passed on through the first Christian texts and followed by William Shakespeare’s plays, and eventually by Ernest Hemingway’s novels – should rather be described as a ‘figure of syntax’ in English. Nevertheless, the French language – contrary to the English language in which coordination stands for 4% of total words in a text – uses coordinated structures amounting to only 1. 5 to 2% of its global lexical items. Indeed, the French language “ties up” sentence elements by other means than mere coordination, especially the following: simple neutralisation of the coordinating device (whether or not coupled with the use of a punctuation sign), coordinative periphrases, and subordination (whether verbal or adverbial). I have thus worked towards highlighting a series of general translational tendencies, as part of an explanatory theory of polysyndeton. In the last part of my dissertation, I attempted to validate these rules by way of an original experimental test – which led me to put forward a short list of practical rules for automatized translation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012BOR30045 |
Date | 08 December 2012 |
Creators | Zemmour, Joachim |
Contributors | Bordeaux 3, Ollier, Nicole |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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