Depuis le milieu des années 2000, le champ lexical du discours public de défense et de légitimation du pastoralisme pyrénéen s’est enrichi de notions « empruntées » aux sciences économiques et aux arènes de discussion internationales. Le pastoralisme est depuis lors qualifié de producteur « d’externalités » par certains agents de développement pastoral et représentants de la profession agricole. Le cœur de ce travail de recherche-action est d’interroger l’irruption de ce nouveau paradigme à une échelle locale, en analysant la manière dont les usagers de l’espace montagnard eux-mêmes appréhendent les effets multiples du pastoralisme sur leurs espaces de pratiques. Malgré son utilité potentielle pour la justification d’une action publique dirigée spécifiquement vers l’activité pastorale, l’utilisation de la notion d’externalités en tant que catégorie analytique ne permet pas d’appréhender la réalité des rapports entre la multiplicité d’acteurs investis dans l’utilisation et dans la gouvernance des estives pyrénéennes. En revanche, le recours à une approche relationnelle des effets du pastoralisme permet de reconnecter ces phénomènes à leur contexte spatial, social et temporel d’émergence, mais aussi de faire apparaître la place des acteurs et des organisations locales dans la régulation de la coprésence et des nouvelles proximités. A l’échelle locale, l’étude des effets multiples du pastoralisme renvoie ainsi aux thématiques du multi-usage de l’espace montagnard et à l’action collective des acteurs divers impliqués dans sa gestion et dans son utilisation. La capitalisation et l’interprétation des modalités de gestion collective innovantes des estives ainsi que le transfert des connaissances fondamentales et méthodologiques peuvent alors inciter les acteurs du développement à une prise en compte plus intégrée de l’élargissement et de la complexification de l’espace social constitué par les estives pyrénéennes. / Since the early 2000’s, the political discourse about defense and legitimization of pastoralism has contained economical terms. Some agriculture representatives and development agents qualify pastoralism as an « externalities producer ». This action-research aims at questioning the appearance of this new paradigm on the local scale by studying the manner by which mountain space users themselves consider the multiple effects of pastoralism on their spaces and practices. Despite their potential utility to justify a specific public action directed to pastoral activity, “externalities” used as an analytical category don’t allow to understand the links between the multiple stakeholders invested in pastures utilization and governance. On the other hand, relational approach of pastoralism multiple effects enables to reconnect these phenomena to their spatial, social and temporal context of emergence. This theoretical approach also reveals the position of local stakeholders and organizations in the proximity regulation. Studying pastoralism multiple effects on the local scale refers to multiple-use of mountain areas and to collective action of those who use and manage Pyrenean pastures. Capitalization and interpretation of innovative forms of governance, but also transfer of scientific and methodological knowledge can lead development agents to a better consideration of the enlargement and the complexification of the social space constituted by Pyrenean pastures.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015TOU20054 |
Date | 16 October 2015 |
Creators | Lazaro, Lucie |
Contributors | Toulouse 2, Charlery de La Masselière, Bernard, Eychenne, Corinne |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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