La partie création, pièces d’eau, est un recueil de proses poétiques qui mettent toutes en relief une fracture entre les termes par lesquels un lieu est rendu intelligible et la realité sensible qu’ils invoquent. Les textes procèdent d’une élaboration des traces de vie qui restent suspendues au développement architectural, patrimonial et économique d’un lieu. Qu’elles procèdent à partir d’une pulsion vers l’hagiographie, de connaissances parcellaires, d’une incapacité de faire des phrases, ou bien d’une certitude hystérique, les pièces d’eau du titre sont ici à considérer comme autant d’inachèvements, voire de rebuts des procès historiques dont elles sont le refoulement.
L’essai, Lisibilités de la trace dans The Obituary de Gail Scott, aborde la lisibilité en tant que question épistémologique, historiographique et esthétique. Le déchiffrement de la trace appelle une conception sans cesse recommencée de ce qu’est la lisibilité. Dans The Obituary, le déploiement d’une esthétique littéraire axée sur le paradigme de la trace concrétise une ambivalence profonde à l’égard des processus par lesquels le passé nous apparaît comme lisible au présent. À partir d’une aporie du discours historiographique, le travail poétique et narratif de Scott revient aux matières qui produisent cette machine à perte qu’est le réel. Il apprête au final un renouveau de l’imaginaire politique du savoir ainsi que des modalités littéraires définissant notre rapport sensible au passé. / The creative work pièces d’eau is a collection of poetic prose texts that tease out fractures between the terms through which a place is made intelligible and the sensory information they seek to designate. The pieces each invoke forms of life constituting an externality to the architectural, patrimonial and economic development of place. Whether they proceed from a hagiographic impulse, a fractional knowledge, a struggle to form sentences, or a hysteric certainty, the pièces d’eau of the title are indisposed, involuntary documents of the progress of which they are the refuse.
The essay, Lisibilité de la trace dans The Obituary de Gail Scott, addresses legibility as an epistemological, historiographic and aesthetic notion. Reading traces calls for a constantly renewed engagement with material at the edges of legibility. In The Obituary, the deployment of an aesthetic articulated around the paradigm of the trace mobilizes a deep ambivalence with regards to processes by which the past becomes legible in the present. Written across the aporias of historiographic thought, Scott’s poetic and narrative work in this novel beckons a reappraisal of the political imaginary of knowledge and of the literary modalities that define our sensate engagement with the past.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/26037 |
Date | 09 1900 |
Creators | McLaughlin, Sébastien |
Contributors | Mavrikakis, Catherine, Lapointe, Martine-Emmanuelle |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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