L’élaboration de ce travail de thèse s’inscrit dans une démarche universitaire, elle est également pensée de manière simultanée avec la création artistique. Elle s’oriente vers des questionnements liés à une quête personnelle, intime, mais également « traquée » dans une voie plus large qui est celle de la généalogie, de la photographie de famille, de l’image documentaire et des zones d’ombres qui font partie de toute histoire personnelle. Des mécanismes de résistance à l’artification se déploient comme tentative de réponse artistique et de recherche, face à une histoire mutique, un manque de paroles. L’histoire familiale est source de filiations plurielles, de transmissions – verbales ou non –, mais aussi de secrets. Certains vides apparaissent parfois dans des portraits où l’élément absent, par l’insistance de son manque dans la logique du récit, devient obsédant. La spécificité pour les artistes qui s’attachent à ces corpus consiste à collecter, s’approprier et exposer ces images troubles pour les réinvestir dans un circuit artistique, volubile et efficace. Ces nouvelles images, définies comme histoires intimes mais aussi comme un art du témoignage, se transforment alors en une mémoire collective : par un habile téléscopage de sens, l’oeuvre ainsi née de l’image vernaculaire fait irruption par sa plasticité et offre un sens nouveau à la figure effacée ou absente. Cette réflexion théorique et artistique, entreprise sur les relations polysémiques entre photographie documentaire et poïétique de l’effacement, analyse la manière dont l’art agit au coeur des images d’archives. Qu’est-ce qui de l’art– par ses méthodes, ses dispositifs de mise en oeuvre, son inscription sociale et historique–se trouve activé qui permette ainsi de « lire » une image qui refusait de se donner. Réciproquement, quels leviers sont élaborés par les artistes, pour mettre à jour des images qui ne leur appartiennent pas et qui viennent bouleverser notre rapport à l’information initiale ? C’est là tout l’enjeu de cette recherche théorique et plastique qui permet de saisir une mécanique d’artification des images d’archives, à mi-chemin de l’histoire intime et de la mythologie artistique ; ou comment du récit en creux surgissent des images, figures vacillantes entre présence et absence, archives d’un devenir reformulé. / The development of this thesis work falls within an academic approach, andis also simultaneously thought in connection with the artistic creation. It deals with personal and private questioning, but is also « hunted » in a different way regarding yet genealogy, family and documentary pictures and the shadow zones that are part of all personal history. Mechanisms of resistance to arti- fication are deployed as an attempt at an artistic and theoretical response, facing a mute story, a lack of words. The family history is the origin of plural filiations, transmissions–with or without words–but also secrets. Sometimes some empty spaces appear on portraits. The missing element, thus, becomes an obsession due to its lack in the logic of the story. The artists working on those corpuses specifically aim to collect, reclaim and exhibit those blurred pictures in order to re-use them into an artistic, voluble and efficient circuit. These new pictures–private stories and testimony art at once–turn into a collective memory : by a clever telescope of meaning, the work, born out of the vernacular image, breaks through thanks to its plasticity, and offers a new meaning to the erased or absent figure. This theoretical and artistic reflection, based on the polysemous relations between documentary pictures and « erasing poietic », analyses the way that art acts into old archive pictures. How can art give the power to « read » a picture that is invisible ? Which ways, implemented devices, social and histo- ric beliefs allow it ? Conversely, what levers are developed by the artists, to update images that do not belong to them and that change our vision of the initial information ? Here is the challenge of this theoretical and plastic research that let us understand a mechanism of the artifying archival image, midway between private story and artistic mythology ; or how can images or vacilla- ting figures between presence and absence appear from invisible elements, as archives of a reformulated future.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018LORR0334 |
Date | 07 December 2018 |
Creators | Lévêque, Cyrielle |
Contributors | Université de Lorraine, Lahuerta, Claire, Huesca, Roland |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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