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Esthétiques de l'indice dans le cinéma américain des années 2000 / Aesthetics of the Clue in the American Cinema of the 2000s

Plusieurs films américains des années 2000 (Mulholland Drive et INLAND EMPIRE de David Lynch, The Virgin Suicides de Sofia Coppola, Memento de Christopher Nolan, The Pledge de Sean Penn, Broken Flowers de Jim Jarmusch et Zodiac de David Fincher) opèrent une remise en question de la fonction, du fonctionnement et de la représentation des indices sur lesquels s’appuient tant la littérature que le cinéma policiers. Ces films, qui reprennent certains codes du genre sans être tous à proprement parler des « films policiers », ont pour point commun de mettre en scène une enquête qui n’aboutit pas et qui se retourne contre l’enquêteur jusqu’à ébranler son identité. Ils font ainsi écho aux récits de détection dits métaphysiques (The Crying of Lot 49 de Thomas Pynchon, City of Glass de Paul Auster...) : l’indice, loin de permettre la clôture du récit, devient le moyen de son ouverture. À sa juste interprétation succède le foisonnement des lectures et des histoires possibles. Autrefois transparent, il se fait opaque ; de fluide, sa circulation devient accidentée – ce à quoi correspondent de nouvelles manières de le filmer. Les codes du genre policier visant à marquer l’indice tout en favorisant sa lisibilité et l’identification avec l’enquêteur (insert en gros plan, raccord-regard, faible profondeur de champ…) sont détournés selon diverses stratégies : inversion, exagération, etc. Celles-ci ont pour effet de déjouer les attentes des spectateurs et de les rendre inquiets en rétablissant l’incertitude fondamentale de la littérature policière, que le cinéma policier tend à minorer, tout en la mettant au service de projets esthétiques par ailleurs très différents les uns des autres. / A few American films released between 2000 and 2007 (David Lynch’s Mulholland Drive and INLAND EMPIRE, Sofia Coppola’s The Virgin Suicides, Christopher Nolan’s Memento, Sean Penn’s The Pledge, Jim Jarmusch’s Broken Flowers and David Fincher’s Zodiac) question the function, inner workings and representation of the clues on which detective fiction and film rely. These movies, which take up certain tropes of the genre without necessarily being detective films per se, all revolve around an investigation which is left incomplete and eventually turns against the investigator, to the point of shattering his or her sense of identity. They thus follow in the footsteps of metaphysical detective fiction (novels such as Thomas Pynchon’s The Crying of Lot 49 and Paul Auster’s City of Glass), in that the clue, instead of bringing about the closure of the narrative, becomes the instrument of its open-endedness. Its one correct interpretation is replaced by a proliferation of possible readings and stories. Once transparent, it turns opaque; once fluid, its circulation becomes problematic – which leads to new ways of filming it. The codes that detective films use to point out the clue, increase its legibility and foster identification with the investigator (close-up insert, eyeline match, shallow focus…) are subverted through a number of strategies such as inversion and exaggeration. These aim to deceive the spectator’s expectations and to unsettle him or her by reinstating the fundamental uncertainty of detective fiction, which detective films normally tend to repress, and which is here incorporated into aesthetic projects that otherwise differ widely.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2012PA030141
Date24 November 2012
CreatorsGuieu, Julien
ContributorsParis 3, Naugrette, Jean-Pierre
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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