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La gestion des inférences chez les cérébrolésés droits

Depuis une vingtaine d'années, les fonctions supérieures de l'hémisphère droit (mineur) sont mieux prises en compte et la préséance absolue de l'hémisphère gauche pour toute l'activité verbale est en partie remise en cause. En effet, l'apport théorique de disciplines nouvelles (pragmatique, sciences cognitives) couplé aux données de l'imagerie fonctionnelle cérébrale oblige à reconsidérer le rôle de l'hémisphère droit dans la communication humaine. En effet, s'il reste bien établi que l'hémisphère gauche est responsable de toute activité linguistique stricte, (décodage et encodage à partir d'un matériel verbal), on doit admettre que la part extra-verbale, " pragmatique " des messages, celle qui prend en compte les éléments du contexte, le statut des interlocuteurs et l'ensemble des connaissances encyclopédiques de ces derniers, est gérée en grande partie par l'hémisphère mineur. Cette recherche s'inscrit dans la suite de travaux de psycholinguistique et de neuro-psychologie qui visent à appréhender les processus discursifs et l'accès à la signification globale de textes. Dans ce cadre, on choisit d'étudier les procédures mises en jeu dans le traitement (en réception) des non dits (de l'implicite ou des inférences), au travers d'énoncés dont l'ancrage est verbal. Un protocole original a été élaboré, puis normalisé auprès d'une population de référence de 180 sujets sains répartis en 6 groupes : 3 tranches d'âge et 2 niveaux socio-culturels. L'expérimentation a été faite auprès de 30 sujets cérébro-lésés droits et de 10 sujets cérébro-lésés gauches. Les sujets sont sélectionnés sur les critères de l'intégrité de leurs performances linguistiques strictes. Le protocole vise à déterminer et évaluer les éventuelles difficultés des sujets face à la gestion des inférences nécessaires à une bonne compréhension globale des messages. Les inférences ont été classées par genre (contextuelles vs logiques) afin de mettre en évidence chez les CLD des particularités (déviances) dans le traitement des facteurs pragmatiques par opposition à leurs capacités de raisonnement plus formel nécessaire à la gestion des inférences logiques. L'analyse quantitative des résultats montre que les CLD sont nettement déficitaires dans les procédures de gestion des inférences, quelles qu'elles soient. Ils s'avèrent très en difficulté dans l'analyse des données contextuelles et la prise en compte des interlocuteurs. Les CLG s'avèrent plus performants que les droits mais moins que les sujets témoins. Une analyse qualitative des commentaires produits spontanément par les sujets au cours de l'expérimentation nous amène à préciser les données sur les déviances des CLD dans le traitement de l'information : il s'agit effectivement de difficultés à gérer les aspects pragmatiques de la communication alors que les capacités de raisonnement déductif sont normales. On confirme par cette étude toutes les recherches qui tendent à attribuer un rôle important de l'hémisphère droit dans la communication, en particulier dans le traitement de ces aspects pragmatiques. : l'analyse du contexte de référence des énoncés, la prise en compte du statut des interlocuteurs et le respect des règles rhétorico-discursives, qui sont les conditions nécessaires pour une bonne " lecture entre les lignes ".

Identiferoai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00509706
Date28 June 1997
CreatorsDuchêne, Annick
PublisherUniversité Claude Bernard - Lyon I
Source SetsCCSD theses-EN-ligne, France
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypePhD thesis

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