L’enseignement secondaire général est souvent décrit comme une citadelle repliée sur elle-même, une institution figée, dont les enseignants seraient réfractaires au changement. L’histoire de l’éducation nouvelle en son sein en attesterait. Hormis la courte parenthèse enchantée de la Libération, celle-ci aurait échoué à le transformer. Ce bilan d’insuccès est-il justifié ? S’il l’est, dans quelle mesure ? Et s’il ne l’est pas totalement, comment expliquer sa prégnance dans des discours aux modalités variées, militantes comme universitaires ? Afin de répondre à ces questions, l’étude menée ici propose de prendre du recul et de porter l’analyse sur la longue durée pour comparer trois périodes : 1930-1944, 1944-1970 et 1970-2016. Pour chacune d’elle, il s’agit de croiser des sources multiples. Une lecture minutieuse des textes officiels rend possible une évaluation de la prégnance de l’éducation nouvelle dans les injonctions ministérielles. Un examen des réseaux (Inspection générale, hauts fonctionnaires, associations enseignantes, syndicats...) permet de retracer le parcours de la diffusion de ses idées et de tenter d’en mesurer l’impact dans les collèges et les lycées. À l’issue de ce cheminement, il apparaît que l’éducation nouvelle a su participer à l’élaboration d’un nouveau modèle pédagogique et a modifié, au moins en partie, les pratiques enseignantes. Au final, les raisons du ressenti d’un échec de l’éducation nouvelle dans l’enseignement secondaire ne tiennent pas tant aux réalisations effectives qu’à l’identité de celle-ci, aux stratégies de diffusion à l’œuvre (de l’explicite à l’implicite) et à des combats de représentations entre acteurs et observateurs du champ éducatif. / Secondary education is often described as a withdrawn citadel, a rigid institution, whose teachers would be resistant to change. The history of progressive education within its system would tend to evidence this statement. Except for the enchanted Liberation episode, it would have failed to transform it. Is this assessment of failure justified ? If so, to what extent is it justified ? And if it isn’t completely, how can its prominence in various discourses, whether militant or academic, be explained ? To answer these questions, the study conducted here offers to take a step back and to carry the analysis on the long term, in order to allow comparisons between three periods : 1930-1944, 1944-1970 and 1970-2016. For each of them, it is a question of crossing sources of varied nature. An assesment of the prominence of progressive education in ministerial injunctions is made possible thanks to a meticulous reading of the official texts. An examination of networks (general Inspectorate, senior officals, teacher associations, unions…) enables to trace the path of the dissemination of its ideas and to try to assess its impact on middle and high schools. At the conclusion of thiscourse, it seems that progressive education has managed to participate in the elaboration of a progressive educational model and to change, at least partly, teaching practices. In the end, the reasons for the feeling of a failure of progressive education in secondary education do not lie in the actual achievements as much as in its identity, in the dissemination strategies at work (from explicit to implicit) and in representation fights between actors and observers of the educational field.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019SORUL006 |
Date | 11 January 2019 |
Creators | Boulard, Cédric |
Contributors | Sorbonne université, Luc, Jean-Noël |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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