Bien que le rôle des femmes dans le recrutement de prostituées ne soit pas un phénomène nouveau, peu d’études se sont intéressées au sujet. L’intérêt de cette recherche repose d’ailleurs sur le manque de connaissances de cette problématique qui semble pourtant bien présente dans la société québécoise contemporaine. À l’aide d’entrevues auprès de 15 intervenants du milieu de la police, des organisations communautaires et des centres jeunesse, nous avons recensé de l’information sur 26 cas de femmes recruteuses. L’analyse de différents critères nous a permis de les classer en trois catégories, soit les partenaires, les entremetteuses et les tenancières.
Contrairement aux entremetteuses et aux tenancières, les partenaires entretiennent une relation avec un homme complice. Les partenaires, tout comme les tenancières, ont toutes un passé dans la prostitution, alors que certaines entremetteuses n’ont jamais participé à l’industrie du sexe auparavant. La partenaire joue un rôle dans la gestion et le contrôle des victimes, ce qui n’est généralement pas le cas chez l’entremetteuse. La tenancière détient plusieurs responsabilités concernant la gestion d’au moins un établissement érotique. La majorité des partenaires utilise aussi la violence et les menaces pour contrôler leurs victimes, alors que les tenancières semblent user de techniques plus subtiles pour arriver à leurs fins.
Bien que plusieurs motivations puissent pousser les recruteuses à chercher de nouvelles recrues, l’obtention de bénéfices monétaires ou matériels est la seule exprimée pour les trois profils. À quelques exceptions près, chacun des trois profils s’exécute selon un processus de recrutement préétabli. Pour la partenaire, il s’agit de cibler une fille vulnérable, de lui offrir un environnement sécuritaire où demeurer, puis de faire miroiter les éléments positifs à être en relation avec elle. L’étape cruciale est le moment où elle demande une contribution monétaire à la victime, puis l’initie à la prostitution. Le processus de recrutement des entremetteuses est semblable à celui des partenaires à l’exception de l’étape cruciale qui sera de mettre la recrue en contact avec un proxénète masculin ou des membres de gang. Le rôle de l’entremetteuse se termine généralement à ce stade. Pour sa part, la tenancière trouve généralement ses recrues au moyen d’annonces dans les journaux ou sur le Web et par ses contacts avec le crime organisé. / Although the role of women in the recruitment of prostitutes is not a new phenomenon, few studies have focused on it. The interest in this research relies on the lack of knowledge of this problem, although seemingly present in contemporary Quebec society. Using interviews with 15 stakeholders from police services, community organizations or youth centres, we recorded information on 26 cases of women who recruit for prostitution. The analysis of different criteria allowed us to classify them into three categories: partners, go-betweens and madams.
Unlike go-betweens and madams, partners are in a relationship with a male accomplice. Like madams, all partners have a past in prostitution, while some go-betweens have never participated in the sex industry before. The partners play a role in the management and control of the victims, which is generally not the case with the go-betweens. The madams have several responsibilities for the management of at least one erotic establishment. Most partners also use violence and threats to control their victims, while the madams use more subtle techniques.
Although there are several incentives that motivate recruiters to find new recruits, monetary benefits or material gains are the only expressed for the three profiles. With few exceptions, each profile runs in a predetermined recruiting process. For the partner, it is targeting a vulnerable girl, to offer her a safe environment to stay and then, glamorize the positive aspects to initiate a relationship with her. The crucial step is when the partner asks for a monetary contribution from the victim and then introduced her into prostitution. The recruitment process of the go-betweens is similar to that of the partners, except for the crucial step that will put the recruit in contact with a male pimp or gang members. The role of the go-betweens usually ends at this point. For her part, the madams will usually find her recruits in ads in the newspaper or on the Web and through her contacts with organized crime.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/12481 |
Date | 04 1900 |
Creators | Rosa, Julie |
Contributors | Chapais, Bernard |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
Page generated in 0.0014 seconds