La schizophrénie étant un problème de santé mentale chronique, elle requiert, de la part des personnes qui en sont atteintes, une assiduité perpétuelle au traitement ainsi qu’au suivi clinique. Bien que la recherche fuse en la matière, peu de littérature s’attarde à l’expérience clinique vécue par les patients. Il devient donc difficile d’humaniser cette maladie, qui, plus souvent qu’autrement, est décrite de manière quantitative ou encore sous une perspective biomédicale. Pourtant, une bonne mise en place d’un système de soins et de services dépend non seulement de ce type de connaissances, mais également des réalités uniques qui sont façonnées par les infrastructures et les services offerts. L’étude en question se penche donc sur cette perspective humaine et personnelle, puisqu’elle est basée sur les données recueillies par les infirmières et les autres professionnels de la santé qui ont été classées dans le dossier médical d’un patient schizophrène. Ce dossier, datant de 1983 à 2007 et provenant des archives du Département de psychiatrie de l’Hôpital Montfort d’Ottawa, relève les différentes hospitalisations ainsi que les suivis en clinique externe. L’étude vise à décrire ce parcours en faisant état du nombre de suivis et de leur contenu, en plus de décrire les trajectoires multiples du patient. L’emploi de l’approche socio-historique permet de retracer le parcours d’un patient dans le temps. Ainsi, le travail des infirmières se trouve au cœur des soins administrés au patient, puisque c’est, en grande partie, à travers leur plume que la progression clinique du patient est racontée. Cette approche est agrémentée par une analyse statistique des caractéristiques démographiques de la population psychiatrique de ce même Département, de par l’analyse des registres d’admission. Cela permet de contextualiser la situation du patient choisi au sein de son environnement clinico-social. En analysant le dossier médical et les données recueillies, il est possible de constater que plusieurs obstacles sont rencontrés par le patient : la récurrence des hospitalisations, la mauvaise coordination des ordonnances de la cour, les dynamiques familiales complexes, la violence conjugale, la toxicomanie, les problèmes avec la justice, l’arrêt brusque et intermittent du suivi clinique, les péripéties d’emploi, etc. Ces observations permettent d’imager les réalités vécues parallèlement à celles du système en place. Elles contribuent ainsi, bien qu’un tout petit peu, à une critique du mouvement de désinstitutionnalisation et à une édification des retombées de cette intégration communautaire des patients psychiatriques; retombées qui, malgré leur bienveillance initiale, ne sont pas aussi inclusives ou flexibles qu’elles n’y paraissent.
Identifer | oai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/39703 |
Date | 08 October 2019 |
Creators | Sabourin, Andrée-Anne |
Contributors | Thifault, Marie-Claude |
Publisher | Université d'Ottawa / University of Ottawa |
Source Sets | Université d’Ottawa |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thesis |
Format | application/pdf |
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