Cette thèse a pour but de mieux comprendre le recours aux médicaments psychotropes chez les enfants hébergés en Centre jeunesse, une population qui compte parmi les plus médicalisées. Afin d’y parvenir, les caractéristiques sociodémographiques, anamnestiques et psychopathologiques des enfants placés qui reçoivent des psychopharmacoprescriptions ont été analysées. L’échantillon se compose de 101 enfants de 6 à 12 ans placés en foyer de groupe ou centre de réadaptation, dont 71 recevant des médicaments psychotropes. Les données ont été obtenues par le biais de questionnaires remplis par les éducateurs, par une entrevue semi-structurée réalisée auprès des enfants et une analyse du dossier. Sur le plan de la structure, cet ouvrage comprend une introduction, quatre articles et une conclusion.
Le premier article comporte une recension des écrits sur l’usage de la psychopharmacothérapie chez les jeunes placés dans les services de la protection de la jeunesse. Il a été constaté que les taux de prescriptions peuvent varier entre 13% et 77%, selon le type de placement et les régions à l’étude. La symptomatologie des enfants placés qui reçoivent des médicaments psychotropes est caractérisée par des problèmes extériorisés et des troubles psychotiques. Les corrélats du recours à la prescription concernent à la fois la sévérité du tableau clinique, mais aussi le type et l’instabilité du placement, l’âge et le sexe de l’enfant ainsi que la formation des intervenants. Enfin, les écrits recensés font état de l’influence des neurosciences dans les milieux médicaux sur les décisions de prescrire.
Le deuxième article présente la prévalence des psychopharmacoprescriptions chez les enfants de 6 à 12 ans placés hors d’un milieu familial. Les résultats indiquent que 70,3% des jeunes reçoivent au moins une prescription, le plus souvent signées par des médecins spécialistes. La plupart se composent de psychostimulants et d’antipsychotiques atypiques, prescrits pour des troubles de l’attention avec hyperactivité.
Le troisième article cherche à préciser les caractéristiques sociodémographiques et anamnestiques des enfants placés qui prennent des médicaments psychotropes. Les résultats indiquent que les sujets médicamentés et non médicamentés ont vécu des stresseurs psychosociaux similaires. Par contre, les enfants placés qui reçoivent une psychopharmacothérapie ont été retirés de leur milieu familial à un plus jeune âge.
Le quatrième article consiste à cibler leur portrait psychopathologique et à connaître leur niveau de fonctionnement global. Il s’intéresse également aux connaissances et aux perceptions des éducateurs sur la psychopharmacothérapie. Les résultats révèlent que les enfants médicamentés ont plus souvent un diagnostic de trouble mental inscrit à leur dossier. Selon les éducateurs, ils présentent davantage de problèmes extériorisés et intériorisés. À partir de données autorévélées, aucune distinction ne peut être établie entre les sujets, puisque les uns et les autres rapportent un niveau comparable de symptômes et de signes diagnostiques. Enfin, les symptômes de stress post-traumatique et l’opinion favorable des éducateurs sur la psychopharmacothérapie constituent des prédicteurs significatifs de la probabilité de recourir à un traitement médicamenteux.
En conclusion, l’apport des résultats de cette recherche est analysé à la lumière des études antérieures. Les retombées cliniques sont discutées et des pistes de recherche futures sont suggérées.
. / Summary
The present thesis aims to better understand the use of psychotropic medication among children in foster care, a population, which appears to be particularly subject to psychopharmacotherapy. In order to achieve this goal, the sociodemographic, anamnestic and psychopathological characteristics of children who receive psychopharmacotherapy will be analyzed. The sample consists of 101 children in care, including 71 children receiving psychotropic medications. These data were obtained through questionnaires completed by the educators responsible for these youths. In terms of structure, this work of research consists of an introduction, four articles, and a conclusion.
The first article includes a review of the literature on the use of psychopharmacotherapy in children placed in youth protection care. It has been found that prescription rates can vary between 13% and 77%, depending on the type of placement and geographical areas studied. The symptomatology of children receiving psychotropic medication is mainly characterized by externalizing problems and psychotic disorders. The correlates of prescription rates involve the severity of the clinical portrait, the type and instability of placement, child age and gender, and workers’ training. Finally, the literature review shows the influence of neuroscience on the medical community’s decisions to prescribe.
The second article presents the prevalence of psychopharmacological prescriptions in children ages 6 to 12 years, who are placed in foster group homes or rehabilitation centers. It also identifies the classes of molecules used, the reasons for prescribing and the training of the prescribing physician. The results indicate that 70.3% of young people receive at least one prescription, most often signed by specialized physicians. These data mostly consist of psycho-stimulant and antipsychotic drugs prescribed for Attention Deficit Disorder with Hyperactivity (ADHD).
The third article seeks to identify the sociodemographic and anamnestic characteristics of children receiving psychotropic medication. Medicated youths (n = 71) were compared to non-medicated ones (n = 30). The results indicate that both groups experienced psychosocial stressors prior to their placement. However, foster children who received psychopharmacotherapy were removed from their home at a younger age, and experienced more family life changes before the age of 6, in comparison to non-medicated children.
The fourth article aimed to target the psychopathology portrait of children receiving psychotropic medication, and to clarify their overall level of functioning. It also focuses on educators’ knowledge and perceptions of psychopharmacotherapy. The results showed that medicated had a mental disorder diagnosis recorded in their files more often than non-medicated children. As perceived by educators, these children had more externalized and internalized problems. However, according to self-reported data, no distinction can be made between medicated and non-medicated children, since both groups reported comparable levels of symptoms and diagnostic signs. Finally, the results indicate that post-traumatic stress symptoms and educators’ favorable opinion concerning pharmacotherapy are significant predictors of the probability of medication use.
In conclusion, the inputs of these research findings are analyzed in light of previous studies. The clinical implications are discussed and future research directions will be suggested
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/10814 |
Date | 03 1900 |
Creators | Desjardins, Julie |
Contributors | Lafortune, Denis, Cyr, Francine |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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